Épicondylite : symptômes, causes et traitement de ce TMS en kiné
L’épicondylite, ou « tennis elbow », est une pathologie tendineuse fréquente en kiné qui touche particulièrement le coude. Classée parmi les troubles musculo-squelettiques (TMS), elle concerne les tendons des muscles de l’avant-bras, attachés à l’épicondyle, cette petite excroissance osseuse située sur la face externe du coude. Bien qu’elle soit souvent associée au sport, notamment au tennis ou au golf, cette affection concerne aussi de nombreux professionnels exposés à des mouvements répétitifs. 👉🏻 Découvrez les symptômes, les causes et les traitements adaptés pour aider vos patients à retrouver leur mobilité après une épicondylite !
Quels sont les symptômes de l’épicondylite en kiné ?
L’épicondylite se manifeste par une douleur localisée, souvent ressentie au niveau de l’épicondyle latéral (sur la partie externe du coude). Cette douleur peut apparaître de façon progressive ou soudaine, selon le contexte. Dans les premiers stades, elle est généralement limitée à la zone de l’épicondyle et se manifeste principalement lors de gestes spécifiques : saisir un objet, effectuer une rotation de l’avant-bras ou plier le poignet tout en gardant le coude tendu.
Au fil du temps, la douleur peut s’étendre à l’ensemble de la face externe du coude et descendre dans l’avant-bras, rendant certains gestes du quotidien particulièrement difficiles, comme ouvrir une porte, soulever une tasse ou même serrer la main. Cette gêne est souvent unilatérale, affectant le bras dominant, celui le plus sollicité dans les activités sportives ou professionnelles.
La douleur caractéristique de l’épicondylite peut devenir invalidante si elle n’est pas prise en charge. Elle est souvent associée à une raideur articulaire et à une sensibilité accrue au toucher, ce qui peut perturber significativement la vie quotidienne et professionnelle des patients.
Quelles sont les causes de l’épicondylite ?
L’épicondylite résulte d’une sollicitation excessive ou répétitive des tendons de l’avant-bras. Ces mouvements, souvent mécaniques et répétitifs, entraînent des micro-déchirures et une inflammation au niveau des tendons attachés à l’épicondyle. Plusieurs contextes peuvent favoriser l’apparition de cette tendinopathie.
D’un point de vue professionnel, l’épicondylite est fréquente chez les travailleurs à la chaîne, les artisans, les aides-soignants ou encore les secrétaires. Les tâches répétitives, comme visser, marteler ou même utiliser une souris d’ordinateur de manière prolongée, sollicitent intensément les tendons, les exposant à des lésions.
Les sportifs ne sont pas en reste. Plus de 50 % des joueurs de tennis amateurs, par exemple, sont susceptibles de développer une épicondylite latérale au cours de leur pratique. Une mauvaise technique ou un équipement inadapté, comme une raquette trop lourde, sont souvent en cause. Les golfeurs, eux, sont davantage sujets à l’épicondylite médiale, qui affecte la face interne du coude.
D’autres facteurs peuvent aggraver le risque d’épicondylite, notamment le travail dans des conditions de froid, l’exposition prolongée à des vibrations ou encore l’absence de récupération après un effort intense. Certaines maladies chroniques, comme le diabète, peuvent également fragiliser les tendons et prédisposer à cette pathologie.
Quels traitements pour soulager l’épicondylite ?
En kiné, la prise en charge de l’épicondylite repose sur une combinaison de traitements visant à soulager la douleur, réduire l’inflammation et prévenir les récidives.
Dans un premier temps, le repos est primordial. Réduire ou cesser les activités responsables de la douleur permet de limiter les micro-traumatismes et de favoriser la guérison. Il est conseillé d’adopter des postures plus ergonomiques, aussi bien dans un cadre professionnel que sportif, afin de réduire la sollicitation des tendons.
La kinésithérapie constitue un pilier fondamental du traitement. Les techniques de physiothérapie, comme l’électrothérapie, les ultrasons, la cryothérapie ou les ondes de choc, sont particulièrement efficaces pour diminuer les douleurs et l’inflammation. Les massages et les étirements ciblés permettent également de détendre les muscles de l’avant-bras et de rétablir leur mobilité.
Dans un second temps, la rééducation vise à renforcer les muscles du coude et de l’avant-bras, tout en corrigeant les gestes techniques à l’origine de la pathologie. Cette phase est essentielle pour éviter les récidives, notamment chez les sportifs ou les professionnels exposés à des mouvements répétitifs.
Les dispositifs orthopédiques, comme les bracelets anti-épicondylite ou les coudières, peuvent offrir un soutien supplémentaire en stabilisant l’articulation et en réduisant les tensions exercées sur les tendons.
Sur le plan médical, des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou des infiltrations de corticoïdes peuvent être prescrits pour soulager rapidement la douleur. Cependant, ces traitements doivent être utilisés avec prudence, car ils peuvent fragiliser les tendons à long terme.
Dans les cas les plus graves, lorsque les traitements conservateurs échouent, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Réalisée par arthroscopie, elle consiste à allonger les fibres musculaires ou à désinsérer les muscles de l’épicondyle afin de réduire la tension sur les tendons. La rééducation post-opératoire est alors indispensable et peut durer plusieurs mois.
Quels exercices pour traiter l’épicondylite en kiné ?
Exercice 1 – Étirement des extenseurs :
- Tendre complètement le bras douloureux,
- Avec la main opposée, tirer la main du bras tendu vers le patient
- Tenir cette position durant 30 secondes
- Prendre une pause d’une minute
- Recommencer l’étirement pour un autre 30 secondes
- Cette manœuvre peut être réalisé par votre patient 2 à 3 fois par jour
Attention, votre patient ne doit ressentir qu’un léger inconfort durant l’étirement. S’il ressent une douleur vive, relâcher la tension jusqu’à ce que l’exercice soit tolérable.
Exercice 2 – Renforcement excentrique des extenseurs
Pour cet exercice, vous aurez besoin d’un poids de 2.5, 5 ou 10 lbs selon la capacité de votre patient. Un objet équivalant plus ou moins à ce poids peut également être utilisé (ex : boite de conserve).
- Déposer votre avant-bras sur une surface de sorte que votre main repose dans le vide, paume vers le bas,
- Commencer avec le poignet en extension,
- Très lentement, descendez votre main vers le bas,
- La descente devrait prendre de 3 à 5 secondes,
- Avec votre autre main, remontez le poids à la position de départ (attention à ne pas forcer vers le haut avec le bras douloureux)
- Répéter cette manœuvre pour un total de 10 fois
- N’hésitez pas à faire des pauses si votre patient en ressent le besoin
- Votre patient peut également faire cet exercice de son côté et le répéter 2 fois par jour
Exercice 3 – Renforcement concentrique des fléchisseurs
Pour cet exercice, il vous faut le même poids/objet que lors de l’exercice précédent. Ce mouvement étant plus facile, vous pouvez donner une charge légèrement plus élevée à votre patient.
- Déposer l’avant-bras de votre patient sur une surface de sorte que sa main repose dans le vide, paume vers le haut
- Contrairement à la partie précédente, débuter en bas
- Forcer pour remonter le poids vers le haut
- Retourner à la position de départ
- Répéter ce mouvement pour un total de 15 fois
- N’hésitez pas à faire des pauses si votre patient en ressent le besoin
- Votre patient peut également faire cet exercice de son côté 2 fois par jour
Vous pouvez également conseiller à votre patient d’appliquer de la glace après chaque séance d’exercices afin de réduire la douleur. Cette dernière peut être appliquée durant 10 minutes à l’endroit exact de la douleur.
Comment prévenir l’épicondylite en kiné ?
La prévention passe avant tout par l’adoption de bonnes pratiques. Dans un cadre professionnel, il est important de varier les gestes, de prévoir des pauses régulières et d’aménager son poste de travail de manière ergonomique. Avant toute activité sportive ou manuelle intense, un échauffement adéquat et des étirements sont essentiels pour préparer les muscles et tendons à l’effort.
Pour les sportifs, un équipement adapté, comme une raquette ou un club de golf bien équilibré, peut réduire considérablement les risques. Une technique maîtrisée et un suivi régulier avec un kinésithérapeute ou un entraîneur permettent également de prévenir l’apparition de blessures.
Et vous, quels exercices conseilleriez-vous pour traiter une épicondylite en tant que kiné ?
On peut avoir vos sources sur l’efficacité des techniques de physiothérapie ? Merci