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Ostéopathie : l'Assurance-Maladie peut-elle vraiment rembourser des pratiques de soins non conventionnelles ?

Une publication récente d’une CPAM sur les réseaux sociaux a fait polémique auprès des médecins et kinésithérapeutes libéraux ! Dans un post diffusé sur LinkedIn, la CPAM de Seine-et-Marne annonçait avoir voté diverses aides extra-légales pour aider certains assurés à faire face aux dépenses imprévues liées à leur état de santé. 🔎 Qu’en est-il réellement ? L’Assurance-Maladie peut-être rembourser des soins d’ostéopathie, c’est-à-dire des pratiques de soins non conventionnelles ? Comment bien faire la différence entre kinésithérapie et ostéopathie ? 💡 La team Kiné par nature vous dit tout sur le sujet dans cet article !

Une CPAM propose de participer aux frais d’ostéopathie

Des aides extra-légales, c’est-à-dire ? Eh bien, la CPAM 77 indiquait pouvoir rembourser des séances d’ostéopathie, d’étiopathie ou d’ergothérapie, sous conditions :

  • 50 € par séance en fonction de la prise en charge de la complémentaire santé ;
  • 4 séances par an pour les assurés qui n’ont pas de prise en charge par leur mutuelle ;
  • Un remboursement du reste à charge, jusqu’à 4 séances par an, pour les assurés qui bénéficient d’une prise en charge par la mutuelle.

En pleine négociations conventionnelles et dans un contexte budgétaire très tendu, le sujet a mis le feu aux poudres chez les kinés et médecins. Face à ce tollé médiatique, le post a été supprimé et le directeur général de l’Assurance-Maladie, Thomas Fatôme, a rappelé la consigne : seuls doivent être remboursés les soins conventionnels, autrement dit s’appuyant sur des traitements qui ont obtenu une validation scientifique dont l’efficacité est prouvée.

Kiné et ostéo : bien comprendre le rôle de chacun

Afin de bien faire la différence entre kinésithérapeute et ostéopathe, il faut d’abord comprendre le rôle de chacun :

Le rôle du kinésithérapeute 🧑‍⚕️

La kinésithérapie offre un traitement thérapeutique qui implique plusieurs séances espacées régulièrement. Lors de la première séance, le kiné va réaliser un Bilan Diagnostic Kinésithérapique (BDK) pour établir un plan de traitement personnalisé. Cela va lui permettre d’évaluer l’état de santé du patient et déterminer le traitement approprié en kinésithérapie.

Le BDK lui servira de fil rouge tout au long du processus de soin. Selon le diagnostic, il appliquera alors différents moyens thérapeutiques : techniques de massages, manipulations articulaires, programmes de réadaptation physique… Il pourra aussi utiliser des appareils spécifiques tels que l’électrothérapie, la magnéto thérapie, la tecarthérapie, les ultrasons, ou encore les ondes de choc.

Une fois que la zone affectée ou douloureuse est traitée, le kinésithérapeute la réintègre dans le schéma corporel global pour prévenir une nouvelle blessure. Par exemple avec de la musculation ou encore des conseils en hygiène de vie.

Chaque kiné peut avoir sa spécialité : rhumatologie, orthopédie, pédiatrie, gériatrie, kiné respiratoire, rééducation périnéale, kiné du sport… ce qui fait de lui un véritable expert dans son domaine !

Le kinésithérapeute intervient notamment pour :

  • la rééducation post-traumatique : entorse, fracture, tendinite, etc. ;
  • la rééducation post-chirurgicale ;
  • les troubles musculo-squelettiques ;
  • la rééducation du périnée ;
  • les pathologies du système nerveux…

💡 Bon à savoir : la kinésithérapie est prescrite par un médecin traitant. Cependant, suite à la signature de l’avenant 7, le kiné a la possibilité de renouveler et adapter les prescriptions datant de moins d’un an ! Et dans certaines situations, en dehors de l’urgence, il est également autorisé à prendre en charge des patients sans prescription médicale (accès direct).

Le rôle de l’ostéopathe 👩‍⚕️

L’ostéopathie utilise des techniques manuelles douces ou des manipulations (par exemple en faisant « craquer » des articulations). Une séance d’ostéopathie va pouvoir soulager certains symptômes (comme le mal de dos) sans demander de diagnostic spécifique. Cela peut être ponctuel et isolé dans le temps.

L’ostéopathe intervient notamment pour soulager :

  • les troubles cardio-vasculaires ;
  • le système orthopédique : maux de dos, entorses, tendinites, etc. ;
  • le système digestif ;
  • les maux dus à un traumatisme ;
  • les femmes enceintes ou après l’accouchement…

Kiné et ostéo : les différences clés

Maintenant que le rôle de chacun est bien défini, voyons les principales différences de plus près :

Kiné ou ostéo : une formation et des statuts différents

Les kinés sont titulaires d’un diplôme d’État de masseur-kinésithérapeute obtenu après 4 ans d’études en IFMK (Institut de formation en masso-kinésithérapie). Ils sont considérés comme des professionnels de santé exerçant dans le domaine paramédical. Ils peuvent donc être conventionnés.

Contrairement aux ostéos qui ne sont pas reconnus comme des professionnels de santé bien qu’ils soient titulaires d’un Diplôme d’ostéopathe (DO) obtenu dans un établissement agréé par le Ministère de la Santé. Ils ne peuvent donc pas être conventionnés.

💡 Bon à savoir : dans tous les IFMK de France, les kinésithérapeutes suivent un programme d’étude commun. Il y a une véritable uniformisation des études pour les kinés, afin qu’ils puissent dispenser des mêmes soins en partageant les mêmes connaissances. Contrairement aux ostéopathes qui ne suivent pas les mêmes programmes. Chaque école à son propre programme, c’est pourquoi les soins ne sont pas les mêmes d’un ostéo à l’autre.

Kiné ou ostéo : des coûts et remboursements santé différents

Les coûts des séances de kiné ou ostéo varient en fonction des régions, des honoraires et des soins pratiqués. En moyenne :

  • une séance d’ostéopathie est comprise entre 50 et 90 €.
  • une séance de kinésithérapie est comprise entre 13 et 35 €.

La grande différence entre les deux pratiques concerne les remboursements santé :

  • Les séances de kinésithérapie sont remboursées par l’Assurance-Maladie et certaines complémentaires mutuelles si elles ont été prescrites par un médecin traitant.
  • Les séances d’ostéopathie ne sont pas remboursées par l’Assurance-maladie. Toutefois, de nombreuses mutuelles proposent un remboursement partiel ou total.

Kiné ou ostéo : des compétences différentes

Le kinésithérapeute et l’ostéopathe ont tous deux une approche manuelle. Cependant, le kiné peut avoir recours à l’utilisation de machines, contrairement à l’ostéo qui exerce exclusivement avec ses mains. L’ostéopathe n’a pas le droit de proposer un programme de rééducation et ne peut pas pratiquer de massage thérapeutique.

Le kiné agit pour rétablir une altération fonctionnelle, physique ou psychique du corps suite à une maladie, une opération, un accident ou encore un traumatisme. Il a donc de véritables compétences pour renforcer et maintenir des capacités fonctionnelles.

L’ostéopathe, lui, va mettre l’accent sur les relations entre les différentes parties du corps. Il a donc des compétences pour corriger ou soulager un défaut mécanique de l’appareil musculosquelettique.

Combiner la kinésithérapie et l’ostéopathie

De plus en plus de kinésithérapeutes choisissent de se former à l’ostéopathie. Pour cela, le kinésithérapeute doit suivre une formation continue en ostéopathie à temps partiel dans un établissement agréé. Il doit suivre un enseignement de 1 892 heures (depuis 2015) portant sur les enseignements théoriques et pratiques, dont 150 consultations en autonomie supervisée, qui sont comptabilisées pour 300 heures.

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