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Rééducation d’un syndrome fémoro patellaire en 2024

Que dit-on aujourd’hui dans la littérature scientifique internationale au sujet de la rééducation du syndrome fémoro patellaire, alias syndrome fémoro-rotulien ? Y a-t-il des techniques, des exercices qui fonctionnent mieux que d’autres pour soulager les douleurs ou reprendre plus vite l’activité physique ? On fait le point !

Des rappels sur le syndrome fémoro patellaire

Un de vos patients a une douleur au genou, vers la rotule, non expliquée par de l’arthrose, une tendinopathie, une fracture, une rupture ligamentaire, ou tout autre problème « structurel » ? Alors, il y a de fortes chances que ce soit un syndrome rotulien. D’autant plus, si cette douleur augmente avec la pratique de l’activité physique.

Chaque année, 5 % des 18-60 ans en ont un !

Les examens d’imagerie sont rarement recommandés. Ils permettent au mieu d’éliminer une autre cause, mais le ratio bénéfice/risque à les réaliser est souvent négatif.

Votre patient arrive donc au cabinet sans que l’on soit sûr des structures anatomiques à l’origine des douleurs ou de la gêne. Ce n’est pas un souci, car la prise en charge ne dépend pas de cela !

Toutes les techniques inventoriées pour la rééducation syndrome rotulien

Il existe des dizaines et des dizaines d’études évaluant différents traitements contre le syndrome rotulien. Ces études sont souvent de faible qualité. Elles montrent parfois un faible effet à court terme sur la douleur.

Voici cette liste de traitements, sans qu’on sache si l’un se démarque plus que l’autre :

  • cryothérapie ;
  • électrostimulation du quadriceps ;
  • biofeedback ;
  • TENS ;
  • ultrasons ;
  • porter une attelle fémoro-patellaire ;
  • semelles orthopédiques sur mesure ou de série ;
  • kinésiotaping ;
  • dry-needling/trigger points ;
  • thérapie manuelle ;
  • anti-inflammatoires.

Ce que disent les publications scientifiques récentes sur le syndrome fémoro patellaire

Une revue systématique récente a justement cherché à savoir quel type de prise en charge en rééducation était la plus adaptée en cas de syndrome fémoro patellaire. 22 essais ont ainsi été inclus et analysés au peigne fin.

Que conclue l’équipe de recherche ?

L’éducation associée à un traitement physique (exercices, orthèses ou taping/mobilisation rotulienne) a le plus de chances d’être efficace à 3 mois. À 12 mois, l’éducation semble comparable à l’éducation associée à un traitement physique. Les preuves sont insuffisantes pour recommander un type spécifique de traitement physique plutôt qu’un autre. Tous les traitements étaient supérieurs au fait de ne rien faire particulier (évaluation à 3 mois), et nous recommandons d’éviter une approche « wait-and-see ».

Dit en version courte : l’idéal est de proposer aux patients de l’éducation (sur la remise en charge progressive en fonction des douleurs, l’évolution du syndrome, etc.). Et associer cela a des exercices, une orthèse ou du taping/de la mobilisation rotulienne.

En pratique : quelle rééducation du syndrome fémoro patellaire ?

Quels exercices spécifiques proposer ? Certaines études recommandent de se focaliser sur des exercices sollicitant les groupes musculaires de la hanche et du genou en même temps.

Tous les exercices du type assis-debout, squat, fentes, etc.

Cela peut être fait simplement à poids de corps (voir partiellement en décharge), sans matériel particulier pour les patients les plus douloureux ou les moins en forme physiquement.

L’idée est d’augmenter progressivement la charge, en respectant la douleur, mais sans chercher à la fuir à tout prix si elle s’en va rapidement après l’exercice.

C’est là qu’intervient aussi le rôle d’éducateur du kiné. Afin que les patients puissent incorporer ces principes dans leur vie de tous les jours, quand ils vont progressivement réintégrer toutes les activités, sans forcément que le kiné soit derrière !

Et si les patients n’adhèrent pas à ce type de prise en charge ?

Certains patients n’adhèrent vraiment pas à une prise en charge active. Ils sont néanmoins en besoin, et en demande de soins « passifs », du type massage ou longues mobilisations passives.

Il n’y a bien évidemment pas une seule façon de procéder dans ce cas.
Certains kinés décident de passer un peu de temps de séance à faire des soins passifs, pour mieux faire accepter derrière la prise en charge plus active.

D’autres se focalisent sur la prise en charge passive, au moins dans un premier temps.

D’autres enfin expliquent clairement au patient les limites d’une prise en charge passive. Si le patient n’adhère vraiment pas et ne souhaite pas ce type de prise en charge, il est déontologiquement possible de renvoyer le patient vers un confrère ou une consœur, sans pouvoir garantir que c’est ce type de prise en charge qui sera proposée au patient !

Et vous, comment orientez-vous vos prises en charge de syndrome rotulien ?

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Gamez
Gamez
9 mois il y a

Super article, concordant avec ce que j’avais lu auparavant.
Il manquerait juste les méta-analyses que tu as utilisés à mettre en biblio pour être encore plus crédible.
Jonas

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