Hypnose, nutrition, sport... faut-il envisager de suivre une formation complémentaire kiné dès l’IFMK ?
Faire une formation complémentaire quand on est étudiant en kiné : une tendance qui explose. En 2025, près de 2 étudiants kiné sur 3 envisagent de se former à une spécialité avant la fin de l’IFMK. Hypnose, nutrition, sport santé… Ces formations complémentaires séduisent de plus en plus tôt les futurs kinés. L’objectif ? Se démarquer, affiner son projet professionnel, ou simplement nourrir une curiosité clinique. Mais est-ce vraiment une bonne idée de se lancer pendant les études ? Est-ce utile, légal et rentable ? Et quelles sont les erreurs à éviter ? On fait le point dans cet article ⤵️.
Pourquoi de plus en plus d’étudiants kinés veulent se spécialiser avant même le diplôme ?
Depuis que les études de kinésithérapie sont passées à une durée de 5 ans post-bac, les futurs kinés bénéficient d’un cursus plus riche, plus universitaire et plus exigeant. Pourtant, nombreux sont ceux qui ressortent de l’IFMK avec un sentiment d’inachevé. « On survole beaucoup de choses » disent certains. « On ne nous parle pas vraiment des spécialisations possibles » pensent d’autres. La formation reste généraliste, et dans un contexte de concurrence croissante et de diversification des soins, beaucoup ressentent le besoin de se positionner sur un domaine spécifique dès leurs années d’études.
Hypnose, nutrition, sport santé, yoga thérapeutique, pédiatrie ou encore périnatalité… Ces approches complémentaires sont souvent vues comme des moyens d’affiner son projet professionnel, de mieux répondre aux besoins des patients, mais aussi de préparer une installation libérale plus solide. Est-ce une stratégie gagnante ou une source de dispersion ? Tout dépend de votre objectif.
Formation complémentaire kiné : ce que disent les chiffres
Les chiffres confirment cette tendance : selon le rapport ONISES 2023, 58 % des kinés diplômés depuis moins de cinq ans ont suivi au moins une formation complémentaire dans les deux premières années suivant leur DE. Et parmi eux, près d’un sur deux avait déjà entamé cette démarche avant même la fin de l’IFMK.
De leur côté, les étudiants ne cachent plus leur intérêt. Une enquête auprès de 824 répondants montre que 64 % envisagent de débuter une spécialité dès la 4e année. Les disciplines les plus populaires ? L’hypnose, la nutrition, la préparation physique, le Pilates thérapeutique, mais aussi des approches plus transversales comme la pleine conscience ou les techniques manuelles avancées.
Se former à une spécialité pendant l’IFMK : utile ou prématuré ?
Se former avant la fin de ses études peut avoir beaucoup de sens, à condition que ce soit une vraie démarche réfléchie. Certaines spécialités permettent d’explorer un champ clinique de manière plus concrète, de valider un intérêt naissant, voire de se construire une identité professionnelle. C’est souvent le cas des disciplines comme la nutrition (en lien avec les pathologies métaboliques), l’hypnose (en gestion de la douleur ou anxiété du soin) ou encore l’activité physique adaptée.
Mais cette envie de se spécialiser répond parfois à une autre logique : celle de la différenciation, notamment en vue d’une future activité libérale. Dans un monde où les patients comparent, recommandent et choisissent, proposer une approche complémentaire peut faire la différence. Cela permet aussi d’ouvrir la porte à des actes hors nomenclature à condition de respecter le cadre réglementaire.
Enfin, débuter une formation pendant l’IFMK peut permettre de tester une voie avant d’y consacrer du temps, de l’argent et de l’énergie une fois diplômé. Suivre un stage, un module introductif ou un MOOC bien construit peut éviter les erreurs d’orientation post-DE.
Suivre une formation complémentaire en même temps que l’IFMK, est-ce légal quand on est étudiant en kiné ?
La réponse est claire : oui, c’est autorisé légalement, à condition que cela ne vienne pas perturber la formation initiale. L’arrêté du 2 septembre 2015 qui encadre le diplôme de masseur-kinésithérapeute n’interdit en rien les formations annexes. Cependant, chaque IFMK reste libre d’encadrer strictement la gestion des absences, l’assiduité et la compatibilité des engagements extérieurs avec les exigences pédagogiques.
Autre limite importante : tant que vous êtes étudiant, vous ne pouvez pas exercer d’actes thérapeutiques rémunérés, même si vous avez suivi une formation complémentaire. Par exemple, une initiation à l’hypnose ne vous autorise pas à proposer des séances. Vous n’avez pas encore le droit de vous présenter comme thérapeute ou d’encaisser à ce titre, tant que votre DE n’est pas validé.
À quoi faut-il faire attention avant de se lancer dans une formation complémentaire kiné en étant étudiant en IFMK ?
Le premier piège, c’est la surcharge. Même si certaines formations paraissent légères (deux jours, une soirée par semaine, 100 % en ligne), elles peuvent venir se superposer à un emploi du temps déjà dense. Résultat : fatigue, dispersion, voire démotivation sur le tronc commun. Il est essentiel de vous demander si vous avez l’espace mental et logistique pour intégrer une spécialité sans négliger votre formation principale.
Le second écueil, ce sont les formations peu sérieuses. Le marché des offres pour étudiants en santé a explosé : week-ends certifiants sans supervision, formations “alternatives” sans preuve d’efficacité, certifications privées non reconnues. Or, le jour où vous devrez faire valoir cette compétence, c’est la crédibilité de votre parcours qui fera foi.
Enfin, veillez à ce que votre choix ait une vraie cohérence avec votre projet professionnel. Se former à tout, c’est se former à rien. Privilégiez une spécialité qui entre en résonance avec votre terrain de stage préféré, votre expérience associative ou vos envies d’avenir.
Et après ? Penser à la gestion libérale autant qu’à la spécialisation
Se former à une spécialité, c’est une bonne chose. Mais à la sortie du diplôme, vous allez aussi devoir affronter des réalités concrètes : facturation, relances, URSSAF, comptabilité, impôts, choix d’options fiscales. Et ça, très peu d’étudiants y sont préparés.
C’est pourquoi il est malin de profiter de vos dernières années d’étude pour vous familiariser avec la gestion d’un cabinet libéral. Des outils comme Milo sont pensés pour ça : ils vous aident à visualiser votre activité, facturer en un clic, avoir des rappels des RDV patient par SMS, anticiper vos cotisations et garder la main sur l’organisation de votre agenda.
Se former à une spécialité, c’est poser les fondations cliniques de votre avenir.
Se former à la gestion, c’est vous donner les moyens de le construire sans stress.