Rééducation kiné d’un AVC chronique en 2025 : que conseiller ?
15 juin 2023 - Rééducation

Le parcours de fertilité en kiné et la santé reproductive forment aujourd’hui un duo auquel de plus en plus de femmes s’intéressent, dans un contexte où le corps, le cycle et la mobilité pelvienne reprennent une place centrale dans la fertilité. Face à la baisse de la fécondité et à la hausse des troubles pelviens ou hormonaux, le kinésithérapeute devient un acteur capable d’agir sur la circulation, les tensions internes, le stress et la posture, en proposant une approche naturelle, globale et fondée sur le mouvement. Intégrer un parcours fertilité en kiné, c’est offrir à la patiente un fil conducteur : évaluation, séances ciblées, conseils de vie quotidienne, accompagnement émotionnel, en complément du suivi médical ou d’un parcours de PMA. Mais jusqu’où cette prise en charge peut-elle réellement soutenir la conception ? Et comment un kiné peut-il intégrer ces techniques dans son quotidien professionnel ?
Donner à la femme les meilleures conditions pour concevoir implique d’agir en même temps sur plusieurs plans : équilibre hormonal, vascularisation du petit bassin, mobilité des organes pelviens, niveau de stress et qualité du sommeil. C’est précisément là que la kinésithérapie trouve sa place. Dans un parcours fertilité en kiné, la première étape est souvent un bilan approfondi : posture, mobilité du bassin et de la colonne lombaire, antécédents chirurgicaux ou gynécologiques, douleurs pelviennes ou lombaires, troubles digestifs, caractéristiques du cycle menstruel, impact du stress et de la fatigue. À partir de ce bilan, le kiné construit un plan de traitement où se combinent techniques manuelles, mobilisations viscérales, travail respiratoire, renforcement musculaire doux, rééducation du plancher pelvien et remise en mouvement globale.
L’objectif n’est pas de “promettre une grossesse”, mais de créer les meilleures conditions corporelles possibles pour que le projet de conception ait lieu, que ce soit dans le cadre d’une grossesse naturelle ou d’un protocole de PMA. La patiente comprend mieux son corps, gagne en confort, en mobilité et en perception interne, ce qui renforce aussi sa capacité à traverser les étapes médicales parfois lourdes.
Le petit bassin est au centre de la santé reproductive. Les organes gynécologiques y fonctionnent dans une zone mobile et très vascularisée. Dès que la mobilité baisse, que des adhérences apparaissent ou qu’une hyperpression abdominale s’installe, la circulation se perturbe et le cycle peut en souffrir. Beaucoup de patientes décrivent alors un “bassin verrouillé”, une lourdeur ou des douleurs cycliques encore peu explorées sur le plan mécanique.
Le kinésithérapeute spécialisé agit sur la mobilité viscérale, le glissement des organes et la souplesse de la paroi abdominale. Il libère les tensions du plancher pelvien et ajuste la posture pour réduire les contraintes. Ce travail améliore la circulation, la qualité des tissus et crée un terrain plus favorable à l’ovulation, à la nidation et à la fertilité. Le suivi se fait souvent sur plusieurs cycles pour observer les variations et adapter les techniques.
Le stress chronique est reconnu comme un frein majeur à la fertilité : il influence l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien, peut perturber la régularité du cycle, altérer la qualité du sommeil et aggraver certaines douleurs pelviennes ou digestives. À l’inverse, une activité physique régulière, modérée et adaptée ainsi qu’une meilleure gestion du stress favorisent la fertilité naturelle et améliorent l’expérience des femmes en parcours de conception.
Dans la pratique, le kiné aide la patiente à retrouver une relation saine au mouvement : ni sédentarité totale, ni hyperperformance épuisante. Il propose des exercices réalistes, compatibles avec la vie quotidienne, la fatigue et parfois les contraintes d’un protocole de PMA. La respiration diaphragmatique, le travail du rythme respiratoire, les séquences de relaxation guidée ou de mobilisation douce deviennent des outils concrets pour calmer le système nerveux. Le corps se détend, le sommeil s’améliore souvent, la patiente se sent davantage en capacité d’agir sur son stress. Dans le cadre d’un parcours de fertilité, ces exercices sont revus régulièrement et adaptés au vécu émotionnel du moment (attente de résultats, annonce d’échecs, changements de traitement…).
Un parcours de fertilité bien structuré offre plusieurs bénéfices simultanés. Sur le plan physique, le améliore la mobilité pelvienne et lombaire. Il favorise la circulation sanguine dans le bassin, diminue les tensions viscérales et musculaires, notamment au niveau du périnée et de la paroi abdominale. Il peut aussi accompagner les différentes phases du cycle menstruel : ovulation, phase lutéale, période prémenstruelle en réduisant certaines douleurs et en améliorant la perception du corps.
Sur le plan hormonal et nerveux, l’association du mouvement, de la respiration et de la baisse du stress limite les effets délétères d’un stress prolongé sur la fertilité.
Mais les effets ne sont pas que physiques. La patiente reprend la main sur son corps, comprend mieux ses symptômes, identifie des leviers d’action au quotidien (postures, mouvements simples, respirations, rituels de détente). Elle ne subit plus complètement son parcours médical, mais y ajoute une prise en charge corporelle active et autonome, ce qui change souvent son vécu de la fertilité.
La prise en charge ne s’arrête pas avec le test de grossesse positif. Quand la femme a déjà été suivie en parcours fertilité en kiné, la transition vers la kinésithérapie prénatale est naturelle. Le corps continue de changer. Le centre de gravité se déplace. La colonne lombaire est sollicitée autrement. Le diaphragme se modifie. Le plancher pelvien s’adapte en permanence.
Pendant la grossesse, le kiné aide la patiente à soulager les douleurs lombaires et l’inconfort pelvien. Il intervient aussi sur les jambes lourdes, les tensions respiratoires ou thoraciques. En kinésitherapie, l’objectif est de proposer un travail de mobilisation douce et un renforcement ciblé des muscles qui stabilisent le bassin et protègent le dos. Il prépare également le corps à l’accouchement : ouverture du bassin, mobilité de hanche, respiration, conscience du périnée.
Plus le corps est préparé tôt parfois même avant la conception plus la femme dispose de repères pour ajuster ses postures, respirer, se relâcher et s’ancrer dans son corps aux différentes étapes de la grossesse et de l’accouchement.
Au cœur de ce type de prise en charge, on retrouve l’approche pelvipérinéale et viscérale. Le périnée n’est pas seulement un “muscle à rééduquer” après l’accouchement. C’est un système de soutien, de sensation et de circulation. Il influence le confort pelvien, la posture et la dynamique des organes reproducteurs. Le kinésithérapeute peut alterner des séances centrées sur le relâchement, la prise de conscience et la respiration du périnée. Il peut aussi proposer des séances axées sur l’activation adaptée et la coordination avec la respiration.
Parallèlement, un travail de mobilisation des structures internes est souvent indiqué. Il peut concerner la paroi abdominale, les adhérences post-chirurgicales (césarienne, chirurgie gynécologique ou digestive), l’utérus, les trompes, la vessie, l’intestin, le sacrum ou la région lombaire. Par des techniques douces de glissement viscéral, de mobilisation tissulaire et de réglage postural, le kiné cherche à restaurer la motilité des organes reproducteurs. Il vise aussi à réduire les tensions qui gênent la circulation ou entretiennent la douleur.
L’ensemble suit une progression logique. Bilan initial. Premières corrections posturales. Travail viscéral. Intégration dans le mouvement global. Puis autonomie grâce aux auto-mobilisations et aux exercices transmis à la patiente.
L’exercice physique reste un pilier incontournable. Dans un parcours fertilité en kiné, l’objectif est de trouver le juste dosage. Suffisamment de mouvement pour stimuler la circulation, l’humeur, le sommeil, mais sans épuiser l’organisme ni ajouter une pression de performance. Des séances centrées sur la respiration diaphragmatique, la mobilité du rachis, les étirements doux des chaînes musculaires antérieures et postérieures contribuent à libérer la cage thoracique. Mais aussi à diminuer la pression sur le bassin et à apaiser le système nerveux.
Certaines approches spécifiques, comme la méthode Guillarme, proposent un travail très structuré du bassin, du diaphragme, de la posture et de l’utérus pour optimiser les conditions de fertilité. Intégrée de manière cohérente, elle peut constituer un fil rouge dans le programme : séances au cabinet, exercices à reproduire à domicile, ajustements en fonction du cycle ou des protocoles médicaux. Là encore, la clé est la régularité, plus que l’intensité.
L’endométriose concerne environ une femme sur dix en âge de procréer et représente un enjeu majeur en fertilité. Douleurs pelviennes, fatigue, adhérences, troubles digestifs, dyspareunie, retards à la conception : les symptômes peuvent être multiples et très handicapants. Dans ce contexte, la kinésithérapie ne remplace pas les traitements médicaux ou chirurgicaux, mais elle constitue un soutien complémentaire précieux.
Le kiné travaille à la fois sur la réduction de la douleur, la restauration de la mobilité pelvienne, la limitation de l’aggravation des adhérences et la réorganisation des schémas de mouvement. Il aide la patiente à retrouver des positions moins douloureuses, des mouvements possibles, des respirations qui soulagent. En intégrant ce travail dans un parcours fertilité en kiné, on offre à la patiente une continuité : soulager le quotidien, mieux tolérer les traitements, limiter certaines compensations posturales, et optimiser autant que possible les conditions locales de fertilité lorsque le désir de grossesse est présent.
Dans ce domaine, le kinésithérapeute devient un acteur clé de l’accompagnement des femmes. Son rôle dépasse largement la seule rééducation musculaire. Dans ce cadre, le kinésithérapeute observe, explique et met en mouvement. Le kiné coordonne et oriente si besoin. Il mène aussi un vrai travail d’éducation thérapeutique. La kinésitherapie aide à comprendre le cycle. Il aide à repérer les douleurs anormales. Il aide à distinguer ce qui relève du soutien mécanique de ce qui impose un avis médical urgent. En lien étroit avec les autres professionnels (gynécologue, sage-femme, médecin généraliste, psychologue, diététicienne, centre de PMA), il devient un véritable pivot du parcours de la patiente.
Mettre en place une consultation dédiée “kinésithérapie et fertilité” nécessite une formation spécifique (pelvi-périnéologie, viscéral, fertilité, endométriose). Cela demande une pratique régulière. Le kiné doit aussi être capable d’expliquer clairement le déroulé du parcours fertilité en kiné : fréquence des séances, durée estimée, objectifs réalistes, place de la patiente dans ce processus.
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Sur le plan organisationnel, ce type d’accompagnement demande d’anticiper la charge de travail. Les bilans sont plus longs. Le suivi s’inscrit sur plusieurs mois. Il faut tenir compte du cycle et des protocoles de PMA. Des séances en visio peuvent être utiles pour le suivi des exercices. Il est important d’expliquer clairement ce qui relève de la nomenclature et ce qui relève d’une facturation hors nomenclature lorsque les actes sortent du cadre conventionnel, afin d’éviter tout malentendu.
Positionner son cabinet sur le parcours fertilité en kiné, c’est répondre à un besoin croissant des patientes. C’est aussi se donner le temps de bien faire : séances moins expéditives, lien plus étroit avec la patiente, suivi régulier de son évolution. Cette spécialisation enrichit l’activité libérale, redonne du sens à la pratique et inscrit le cabinet dans un réseau de soins autour de la fertilité.
Optimiser la fertilité revient à considérer la santé reproductive comme le reflet d’un équilibre global. L’activité physique, la nutrition, le sommeil, le stress, la mobilité et la posture s’entremêlent. La kinésithérapie vient offrir un cadre corporel concret : gestes, postures, respirations, mobilisations, renforcements, routines. En travaillant les muscles, la circulation, le périnée, la posture et la respiration, on agit directement sur les bases mêmes de la fertilité, mais aussi sur le confort général et la qualité de vie.
Le parcours vers la conception est rarement linéaire. Il peut être ponctué d’attentes, d’espoirs, d’échecs, de remises en question. La dimension psychologique compte autant que le reste. La confiance en son corps est souvent entamée, surtout après des années de douleurs ou de tentatives infructueuses. Le cabinet de kinésithérapie peut devenir un lieu où l’on est entendu, où l’on peut déposer ce que l’on ressent, tout en restant dans l’action par le mouvement.
Les séances de détente, de respiration et de mobilisation douce créent un espace particulier. Le corps n’est plus seulement le lieu du problème, il devient aussi celui de la solution. Dans un parcours fertilité en kiné, cette relation thérapeutique compte autant que la technique. Elle soutient l’adhésion de la patiente, son envie de poursuivre les exercices à domicile et sa capacité à tenir dans la durée.
Au-delà des individus, la question de la fertilité s’inscrit aujourd’hui dans un enjeu de santé publique : baisse de la fécondité, augmentation des troubles hormonaux, progression de pathologies comme l’endométriose, recours croissant aux parcours de PMA. En proposant une prise en charge corporelle, personnalisée et adaptée, la kinésithérapie participe à une réponse globale à ces enjeux.
Se former et structurer un parcours fertilité en kiné n’est donc pas un simple “plus” dans un cabinet. C’est une façon de répondre à un besoin réel de la population. Cela permet de proposer une approche naturelle, respectueuse du corps et complémentaire aux autres prises en charge.
Que se passerait-t-il si davantage de femmes accédaient à un suivi fondé sur le mouvement, la respiration, la mobilité viscérale et la compréhension de leur corps dès les premiers signes de difficultés à concevoir ? Comment la kinésithérapie et la fertilité pourraient-elles, ensemble, transformer la manière dont nous envisageons la santé reproductive aujourd’hui ?
En développant un parcours fertilité en kiné clair, structuré et accessible, vous offrez aux femmes une véritable voie d’action. Elles reprennent du pouvoir sur leur corps et sur leur projet de grossesse, en complément des approches médicales.
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20 octobre 2023 - Rééducation