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La relation kiné-patient

L’exercice de la kinésithérapie vous mène à construire une relation kiné-patient particulière d’une part pour la temporalité et d’une autre pour la spatialité. La temporalité car la durée de vos séances est généralement de 30 minutes et que vous êtes amenés à effectuer des soins en plusieurs séances réparties sur quelques semaines, quelques mois voire quelques années. La spatialité car en tant que masseur-kinésithérapeute, vous entrez dans l’espace intime à la fois physique et psychique du patient. Vous devez donc être attentif à la relation qui se construit avec votre patient, dès le premier échange, c’est-à-dire dès la prise de rendez-vous ou bien dès son entrée au sein du cabinet. Mais alors, comment construire une relation thérapeutique saine basée sur la confiance ? Comment prévenir d’éventuelles mauvaises interprétations ou gestes inopportuns ? Quelles compétences psycho-sociales devez-vous posséder ? Nous répondons à ces trois principales questions dans cet article !

Comment construire une relation kiné-patient saine basée sur la confiance ?

La relation kiné-patient doit être construite comme une relation de confiance qui induit un contrat légal de soin avec des obligations à respecter : vous ne devez pas dépasser les limites de vos missions professionnelles. Votre devoir est également de respecter les règles déontologiques inscrites dans le Code de déontologie des masseurs-kinésithérapeutes. Celui-ci régit l’ensemble de leurs droits et obligations. Il comporte de nombreux articles dont certains font écho à la relation kiné-patient. Les voici :

ART. 4321-53 : Respect de la vie et de la dignité de la personne

Le masseur-kinésithérapeute, au service de l’individu et de la santé publique, exerce sa mission dans le respect de la vie humaine, de la personne et de sa dignité. Le respect dû à la personne ne cesse pas de s’imposer après la mort.

ART. 4321-54 : Principe de moralité et de probité

 Le masseur-kinésithérapeute respecte, en toutes circonstances, les principes de moralité, de probité et de responsabilité indispensables à l’exercice de la masso-kinésithérapie.

ART. 4321-79 : Déconsidération de la profession

Le masseur-kinésithérapeute s’abstient, même en dehors de l’exercice de sa profession, de tout acte de nature à déconsidérer celle-ci.

ART. 4321-80 : Qualité des soins

Dès lors qu’il a accepté de répondre à une demande, le masseur- kinésithérapeute s’engage personnellement à assurer au patient des soins consciencieux, attentifs et fondés sur les données actuelles de la science.

ART. 4321-96 : Non immixtion dans les affaires de famille

Le masseur-kinésithérapeute ne doit pas s’immiscer sans raison professionnelle dans les affaires de famille ni dans la vie privée de ses patients.

Quelles sont les limites du kinésithérapeute ?

Le kiné ne doit pas dépasser son rôle de soignant. Il doit veiller à sa neutralité bienveillante pour créer une véritable relation patient-kinésithérapeute.

Comment prévenir d’éventuelles mauvaises interprétations ou gestes inopportuns ?

Les gestes mal compris ou mal expliqués

Faute d’explication, d’information et de consentement préalable, il peut arriver qu’un geste technique conforme à votre exercice et parfaitement justifié sur le plan thérapeutique fasse l’objet d’une plainte disciplinaire et/ou pénale. Le patient peut percevoir cela comme un abus. Ainsi, pour éviter que des gestes soient mal interprétés et donc de vous prémunir contre de telles accusations, il est primordial de toujours informer le patient et d’obtenir son consentement éclairé.

La notion de consentement

Veillez toujours à apporter une information loyale, claire et appropriée à votre patient sur son état et sur les soins que vous allez lui proposer (article R4321-83 du code de la santé publique). Vérifiez que cette information soit bien comprise en évitant un langage trop technique. L’objectif étant de permettre au patient de consentir à l’acte et aux traitements proposés, quelles que soient les circonstances.

L’obtention du consentement du patient est essentiel d’un point de vue déontologique mais également pour garantir la relation de confiance entre votre patient et vous. A noter que ce n’est pas parce que votre patient a accepté un geste une fois qu’il l’accepte pour toutes les fois à venir.

Les recommandations de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes

L’Ordre des masseurs-kinésithérapeute vous recommande de toujours :

  • établir une communication précise et de qualité avec le patient afin de lever ses incompréhensions ;
  • expliquer, informer, prévenir et demander l’accord du patient, tout particulièrement lorsqu’une partie intime de son corps fait l’objet d’un examen ou de soin ;
  • expliquer les gestes, demander l’autorisation si vous devez ôter un vêtement (par exemple, une bretelle de soutien-gorge) ;
  • porter une attention particulière à la compréhension de l’information délivrée et ce tout particulièrement auprès des patients les plus vulnérables : jeunes, personnes fragiles psychologiquement ou dans un état dépressif ;

Et de ne jamais :

  • laisser place à aucune équivocité et limiter votre acte aux seuls gestes nécessaires ;
  • être familier avec le patient.

N’hésitez pas également à recevoir un membre de la famille pour une personne mineure ou le ou la conjointe qui sollicite des explications complémentaires (dans ce cas, afin de préserver le secret professionnel, cela doit être en présence du patient et avec son consentement).

Quelles compétences psycho-sociales devez-vous posséder en tant que masseur-kiné ?

En tant que masseur-kinésithérapeute, vous devez donc posséder des compétences psycho-sociales afin d’entrer dans une relation de confiance avec votre patient. Vous devez faire en sorte que vos paroles, vos gestes et vos attitudes ne soit pas perçus comme une agression. Soyez vigilant pour contrôler l’interaction et éviter que le patient ne cherche autre chose que la stricte relation thérapeutique. Vous devez aussi savoir identifier vos limites pour anticiper certaines situations délicates.


Et vous, comment gérez-vous la relation avec vos patients ? Quelles sont vos limites ? Que conseillerez-vous aux nouveaux kinés diplômés au sujet de la relation kiné-patient ?

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