Kiné pédiatrique : un atout pour le développement des enfants
La kinésithérapie pédiatrique est une spécialité indispensable dans la prise en charge des enfants, de la naissance à l’adolescence. Elle joue un rôle central dans le développement de l’enfant, tant sur le plan moteur, respiratoire, orthopédique que neurologique. Elle s’inscrit aussi dans une logique de prévention, dès le plus jeune âge. Contrairement aux idées reçues, elle ne concerne pas uniquement les enfants malades. Elle peut aussi accompagner ceux qui présentent un retard de développement, des troubles de la coordination ou des difficultés sensori-motrices. En 2025, les enjeux de la kiné pédiatrique sont nombreux : détecter plus tôt, intervenir plus justement, accompagner plus globalement. L’objectif ? Renforcer les capacités de l’enfant et améliorer son quotidien à tous les niveaux. Dans cet article, nous décryptons pourquoi la kiné pédiatrique est aujourd’hui essentielle à l’accompagnement de l’enfant. 😉
La kiné pédiatrique : une spécialité tournée vers les besoins spécifiques de l’enfant
La kinésithérapie pédiatrique est une spécialité de votre métier qui s’adresse aux enfants de la naissance à l’adolescence, jusqu’à 18 ans. Elle couvre la prise en charge des pathologies neuro-motrices, respiratoires, orthopédiques, génétiques, mais aussi des retards de développement, des troubles du tonus, de la posture, de la coordination, ou encore des douleurs liées à la croissance.
- 👉 Chez les nouveau-nés et nourrissons de 0 à 2 ans, vos interventions se concentrent généralement sur des indications spécifiques comme le torticolis congénital, la plagiocéphalie, le reflux gastro-œsophagien, le métatarsus varus ou encore les encombrements bronchiques. La prise en charge repose alors sur des mobilisations douces, des positions facilitatrices, des conseils parentaux, et parfois une stimulation sensorielle précoce.
- 👉 À partir de 2 ans et jusqu’à l’adolescence, les indications s’élargissent considérablement. Vous pouvez être sollicitée pour des troubles du développement moteur, des malformations orthopédiques évolutives, des troubles neuromusculaires, ou encore des pathologies comme l’asthme, la scoliose ou la dyspraxie. Dans tous les cas, votre démarche doit être adaptée à l’âge, au niveau de développement de l’enfant et à son environnement familial et scolaire.
En 2025, on intègre également la CIM-11, qui reconnait officiellement les troubles du neurodéveloppement, permettant une prise en charge mieux ciblée et mieux coordonnée avec les autres professionnels du parcours de soins.
Un rôle central, à la croisée du soin, de l’éducation et de la guidance parentale
Être kinésithérapeute pédiatrique, ce n’est pas seulement appliquer des techniques : c’est construire une stratégie thérapeutique personnalisée, fondée sur un bilan kiné approfondi, ne observation fine des réactions posturales et motrices, et une écoute constante de l’enfant et de ses parents. Ce bilan doit vous permettre d’évaluer les fonctions altérées (tonus, coordination, équilibre, respiration…), de poser des hypothèses fonctionnelles, et de définir des objectifs rééducatifs réalistes et mesurables.
Le bilan permet d’évaluer les fonctions altérées (tonus, coordination, équilibre, respiration…), de poser des hypothèses fonctionnelles, et de fixer des objectifs réalistes et mesurables.
Les techniques mobilisées sont multiples : massages thérapeutiques, mobilisations actives et passives, jeux sensoriels, intégration des réflexes archaïques, verticalisation, travail respiratoire… L’approche ludique reste clé. Un enfant engagé est un enfant qui apprend.
La relation avec les parents est un levier thérapeutique majeur : pédagogie, clarté, gestes à reproduire à la maison, soutien émotionnel… Vous construisez ensemble une alliance durable.
✨ NOUVEAUTÉ 2025
En 2025, votre rôle s’enrichit de nouveaux outils d’évaluation interactifs, basés sur la capture de mouvement, la réalité augmentée ou le biofeedback visuel, permettant d’objectiver les progrès et de renforcer la motivation de l’enfant.
Ces innovations ont été présentées lors des Journées Francophones de Kinésithérapie 2024 par l’AFKP (Association Française de Kinésithérapie Pédiatrique). Elles s’intègrent aujourd’hui dans de nombreux cabinets, notamment dans les bilans TDC ou la rééducation neuromotrice.
Se former à la kiné pédiatrique : les options disponibles en 2025
Après l’obtention de votre diplôme d’État, plusieurs formations complémentaires vous permettent aujourd’hui de vous spécialiser dans la prise en charge des enfants. Les Diplômes Universitaires (DU) sont les plus complets. Le DU de rééducation pédiatrique proposé par Paris Cité, Lyon, Marseille ou Toulouse reste une référence. Il aborde les bases du développement psychomoteur, les outils d’évaluation normalisés (AIMS, TIMP, GMFM), les grandes pathologies pédiatriques et les méthodologies de prise en charge adaptées.
D’autres DU plus spécialisés existent. Parmi eux, il y a ceux qui sont centrés sur les troubles du développement, la neuropédiatrie ou encore la kinésithérapie en situation de handicap. En complément, le DPC propose des formations courtes et actualisées (prise en charge du prématuré, kiné respi du nourrisson, TDC, motricité fine…).
De nombreux organismes proposent également des formations en techniques spécifiques. Méthode Le Métayer, Bobath, Affolter, Vojta, motricité réflexe primitive (MRP), gestion sensorielle, travail avec les orthèses… Ces formations vous permettent de mieux comprendre les besoins sensoriels et moteurs de l’enfant. Mais aussi, d’identifier les priorités thérapeutiques et d’adapter vos outils.
En 2025, de nouveaux cycles de formation continue ont vu le jour, comme ceux proposés par la Haute École de la Province de Liège (HEPL), qui proposent un parcours modulaire axé sur la prise en charge des pathologies neuromusculaires, les affections orthopédiques, ou encore les troubles neurodéveloppementaux. Parallèlement, les “Mardis de la Kiné”, organisés à l’hôpital Erasme en Belgique, mettent en lumière les recommandations actualisées en kinésithérapie respiratoire et les protocoles pratiques associés.
Les grands champs d’intervention de la kinésithérapie pédiatrique
Le développement moteur du bébé une priorité en kiné pédiatrique
Les six premiers mois de vie sont déterminants pour l’organisation du tonus, des postures et des premières coordinations motrices. Vous intervenez dès que le développement moteur ralentit ou dévie, pour accompagner chaque étape des acquisitions posturales : redressement, retournement, appuis, position assise, rampé, quatre pattes, jusqu’à la marche.
Cette stimulation peut être nécessaire chez les enfants nés prématurément, les bébés hypotoniques ou hypertoniques, ceux ayant une préférence positionnelle ou une asymétrie marquée. L’évaluation passe par des grilles comme l’AIMS (Alberta Infant Motor Scale) ou la TIMP (Test of Infant Motor Performance). Votre rôle est d’identifier les freins, d’adapter l’environnement et d’outiller les parents pour encourager une motricité libre et fonctionnelle.
La psychomotricité et la prise en charge du TDC (Trouble de Développement de la Coordination)
Le Trouble du Développement de la Coordination (TDC anciennement appelé TAC) touche environ 5 % des enfants, souvent sans diagnostic précoce. Il affecte la coordination globale, la précision gestuelle, l’équilibre, l’organisation du schéma corporel. Les enfants concernés peinent à courir, sauter, se repérer dans l’espace, ou encore à organiser leurs gestes dans les actes de la vie quotidienne.
Votre rôle est ici d’améliorer la coordination intra- et inter-segmentaire, de travailler l’automatisation des gestes, l’équilibre statique et dynamique, et l’intégration des coordinations croisées. Les exercices peuvent inclure des parcours moteurs, des jeux rythmés, des activités en double tâche, ou encore des séquences de mouvements répétées. La rééducation s’inscrit souvent dans une démarche interdisciplinaire, en lien avec des ergothérapeutes et des enseignants spécialisés.
La rééducation neuromotrice
Chez les enfants atteints de pathologies neurologiques (IMC, spina bifida, maladies neuromusculaires, syndromes génétiques), en kinésithérapie pédiatrique, vous travaillez à améliorer l’organisation motrice globale, le contrôle postural, la verticalisation, la marche et les transferts. Vous mobilisez des outils variés : plan incliné, coussins sensoriels, plateforme d’équilibre, tapis dynamiques, aides à la station debout, etc.
La finalité est d’optimiser l’autonomie fonctionnelle, de limiter les compensations pathologiques, de prévenir les rétractions et d’encourager la participation sociale. Vous pouvez utiliser des échelles fonctionnelles comme le GMFM, le PEDI-CAT ou le GMFCS pour objectiver les évolutions.
La kinésithérapie respiratoire en pédiatrie : de nouvelles recommandations
Depuis les recommandations de la HAS en 2023, les kinésithérapeutes n’appliquent plus systématiquement la kinésithérapie respiratoire chez les nourrissons atteints de bronchiolite légère. Elle reste toutefois essentielle dans les pathologies chroniques (mucoviscidose, asthme sévère, bronchites obstructives, encombrements liés à des troubles neuromusculaires).
Parmi les approches utilisées, on retrouve les techniques expiratoires lentes (TEL), le drainage autogène, la toux provoquée ou encore le renforcement du diaphragme. Côté accompagnement, le rôle des parents est essentiel. Vous les formez à repérer les signes de détresse respiratoire. Vous leur montrez comment adopter les bonnes positions de soulagement et effectuer les gestes d’aide à l’expectoration.
En 2025, de nouvelles recommandations partagées lors des Journées Francophones de Kinésithérapie encouragent la combinaison de techniques neuromotrices classiques avec des exercices interactifs (exergaming, plateformes sensorielles) pour renforcer l’engagement de l’enfant, particulièrement dans les formes légères à modérées de paralysie cérébrale.
Kinésithérapie orthopédique et troubles posturaux
Vous êtes aussi en première ligne pour corriger les troubles statiques liés à la croissance : scoliose, cyphose, pieds valgus, genu varum ou valgum, troubles de la hanche, ou pathologies douloureuses comme la maladie d’Osgood-Schlatter ou de Sever.
Votre prise en charge inclut des étirements, du renforcement musculaire (souvent en excentrique), un travail proprioceptif et postural, ainsi qu’un accompagnement dans l’apprentissage gestuel du sport ou de l’activité physique. Le kinésithérapeute assure souvent un suivi de longue durée, afin de prévenir les compensations à l’âge adulte.
L’apprentissage du clavier et les troubles DYS
Chez les enfants dyspraxiques ou dysgraphiques, l’ordinateur peut devenir une aide précieuse. Vous intervenez sur le tonus axial, la coordination bras-main, la stabilité posturale.
En complément de l’ergothérapeute, vous proposez des exercices ciblés, des outils numériques interactifs, des ajustements posturaux, pour accompagner un usage fonctionnel du clavier.
Le rôle central des parents dans la prise en charge
En pédiatrie, rien ne fonctionne sans l’implication des parents. Vous êtes là pour expliquer, rassurer, former, encourager, construire un cadre thérapeutique co-participatif.
C’est aussi à vous de recommander des activités complémentaires : psychomotricité, baby-gym, sport adapté, jeux moteurs… La continuité thérapeutique se joue dans la relation et dans la confiance.
Quelle place donnez-vous à la kinésithérapie pédiatrique dans votre pratique ? Quelles sont vos réussites, vos freins, vos idées ? Vos retours d’expérience nourrissent notre intelligence collective. 👣