Créer un espace bien-être en cabinet : astuces pour rester dans le cadre légal et rentable
8 octobre 2025 - Gestion de cabinet

Avec la pandémie de Covid-19 en 2020, les cabinets de kinésithérapie ont découvert dans la douleur ce que signifie une chute brutale de revenus : rendez-vous annulés, baisse de fréquentation, fermetures temporaires, incertitudes administratives. Cinq ans plus tard, le contexte reste fragile : inflation, aléas climatiques, tensions sur le système de santé… Les cabinets libéraux sont en première ligne et la vraie question n’est plus de savoir si une crise surviendra, mais comment organiser la gestion de crise en cabinet pour limiter l’impact financier et préserver votre outil de travail. Êtes-vous réellement prêt, aujourd’hui, à affronter une chute soudaine de revenus dans votre cabinet kiné ?
Avant de parler solutions, il est indispensable de nommer les risques. Un cabinet kiné n’est pas exposé aux mêmes crises qu’un restaurant ou une industrie, mais certaines situations reviennent systématiquement. Bien comprendre ces scénarios est la première étape d’une gestion de crise cabinet efficace.
Une pandémie ou une épidémie locale (COVID-19 hier, grippe sévère ou autre pathologie demain) peut entraîner :
Lors de la crise COVID-19, l’État a mis en place des mesures exceptionnelles pour les indépendants (exonérations partielles de cotisations, aides au paiement, plans d’apurement via l’URSSAF). Ces dispositifs ont servi de base aux nouveaux mécanismes d’urgence réactivables en cas de crise majeure et constituent aujourd’hui un des leviers possibles dans votre gestion de crise cabinet kiné.
Aujourd’hui encore, l’URSSAF garde la possibilité de reporter les cotisations ou de proposer des plans d’apurement en cas de choc économique important ou d’événement exceptionnel affectant une activité libérale. Bien les connaître et savoir quand les activer fait pleinement partie de votre stratégie de gestion de crise cabinet.
Un autre scénario classique concerne les catastrophes naturelles ou les sinistres ciblant le local : inondation du cabinet, incendie, dégât des eaux majeur, effondrement d’immeuble voisin, etc. Dans ce cas, la gestion de crise cabinet consiste à la fois à sécuriser les personnes, protéger les données et préserver la viabilité économique de la structure.
En France, les entreprises sinistrées sont couvertes, pour les événements reconnus comme « catastrophe naturelle », par un dispositif d’indemnisation encadré par l’État, à condition d’être assurées et que la commune fasse l’objet d’un arrêté de catastrophe naturelle.
Des dispositifs complémentaires existent pour les travailleurs indépendants :
Les intégrer dans vos réflexes de gestion de crise cabinet kiné vous permet de réagir plus vite si un sinistre survient.
Un cabinet peut également subir une crise interne :
Ces situations ne déclenchent pas forcément de mécanismes d’aide publics, mais elles peuvent avoir le même effet : baisse brutale des séances facturées, tension de trésorerie, stress important. La gestion de crise cabinet va alors passer par la réorganisation interne, la mutualisation avec d’autres confrères et une communication anticipée avec les patients et prescripteurs..
L’économie française traverse en 2025 une hausse notable des défaillances d’entreprises, avec près de 18 000 procédures collectives au premier trimestre 2025. Même si les kinés sont plus résilients que d’autres secteurs, ils ne sont pas hermétiques :
Dans ce contexte, un cabinet qui ne suit pas précisément ses flux financiers se retrouve très vite fragilisé. La gestion de crise cabinet ne se limite donc pas au moment où tout s’effondre : elle commence en amont, par un pilotage régulier et lucide des chiffres.
La meilleure façon de survivre à une crise, c’est d’avoir préparé un socle financier et organisationnel solide. Concrètement, cela se joue sur quatre piliers : trésorerie, assurance, organisation, diversification de l’activité.
Un cabinet kiné est une entreprise libérale : vos loyers, abonnements, salaires d’assistantes, charges sociales URSSAF, CARMF / CARPIMKO, etc. ne s’arrêtent pas parce que les patients annulent. La gestion de trésorerie ne peut plus se limiter à « regarder le solde du compte ».
Les comptables spécialisés dans les professions de santé libérales rappellent que le pilotage repose sur quelques fondamentaux :
L’idéal est de constituer un matelas de sécurité équivalent à plusieurs mois de charges fixes (trois à six mois selon votre profil de risque). Cela suppose d’intégrer dès maintenant une stratégie de réserve dans votre gestion : fractionner les prélèvements, lisser vos investissements, renégocier certains contrats si besoin.
Beaucoup de kinés souscrivent une assurance pour les locaux sans forcément vérifier la garantie perte d’exploitation. Or c’est précisément cette garantie qui vous permet d’être indemnisé en cas d’interruption ou de baisse d’activité liée à un sinistre (incendie, dégât des eaux, vol, etc.), en couvrant une partie du chiffre d’affaires perdu.
Les contrats multirisques professionnels dédiés aux cabinets médicaux et paramédicaux incluent généralement :
Il est donc crucial de :
Le plan de continuité d’activité (PCA) n’est plus réservé aux grandes entreprises ou aux hôpitaux. Le gouvernement recommande explicitement aux entreprises, quel que soit leur secteur, de formaliser un PCA pour structurer la gestion de crise : identification des risques, stratégie de continuité, procédures d’alerte et de reprise.
Pour un cabinet de kinésithérapie, un PCA peut rester simple mais doit répondre à des questions concrètes :
Le PCA doit aussi lister les personnes ressources (comptable spécialisé dans les professions de santé libérales, assureur, URSSAF, banque, syndicat, Ordre, société de logiciel métier) et leurs coordonnées, afin de ne pas perdre de temps au moment critique.
Depuis l’avenant 7 à la convention nationale, les masseurs-kinésithérapeutes peuvent recourir plus largement à la télésanté, en particulier au télésoin et à la téléexpertise.
En 2024-2025, l’Assurance Maladie encadre :
En situation de crise (épidémie, patients isolés, difficulté à se déplacer), le télésoin et la téléexpertise vous offrent deux avantages :
Un cabinet résilient aura donc anticipé :
Lorsque la chute de revenus est là (agenda qui se vide, sinistre, fermeture administrative…), l’enjeu passe du long terme au court terme : survivre financièrement sans « casser » durablement votre cabinet.
Première étape : établir en quelques heures un diagnostic financier flash. Concrètement :
Ce diagnostic permet de déterminer votre horizon de survie. Combien de temps pouvez-vous tenir avec une activité réduite de 30, 50 ou 80 % ?
En cas de crise avérée, il est primordial d’entrer très tôt en contact avec vos partenaires pour activer les leviers disponibles :
Le temps est un paramètre clé : plus ces démarches sont engagées tôt, plus vous conservez de marge de manœuvre.

Vous pouvez choisir de gérer seul vos tableaux Excel, ou décider de vous entourer d’un comptable spécialisé dans les professions de santé libérales qui connaît vraiment les spécificités des kinés. C’est précisément la promesse d’Horizon Compta Expert, un service de comptabilité dédié aux professionnels de santé libéraux, dont les kinésithérapeutes.
Concrètement, Horizon Compta Expert prend en charge vos obligations comptables et fiscales (déclaration 2035, 2042, formalités URSSAF, etc.). Il anticipe vos charges sociales (URSSAF, CARPIMKO) et travaille sur l’optimisation de votre fiscalité, avec un conseiller qui suit votre activité dans la durée. Pour un cabinet kiné, cela veut dire : une vision claire de vos recettes et de vos charges, des projections plus fiables, et des alertes en cas de dérive. En situation de gestion de crise cabinet, disposer de ce type d’accompagnement permet de réagir plus vite. Mais aussi de mesurer l’impact réel d’une chute de revenus. Et d’arbitrer sereinement entre report de charges, investissement, renégociation de prêts ou constitution d’un matelas de sécurité.
Selon la nature de la crise, il peut être possible de reconfigurer temporairement votre offre pour maintenir un flux d’activité :
Si vous employez des salariés (assistante, secrétaire, autre kiné), il peut être nécessaire d’étudier, avec votre conseil social, la possibilité de recourir à certains dispositifs. Notamment, l’activité partielle en cas de catastrophe naturelle, prévue par les textes Unédic pour les entreprises affectées si les prérequis sont réunis.
Prenons un scénario concret : votre cabinet est situé en rez-de-chaussée dans une zone inondée. L’accès est impossible pendant plusieurs semaines, le matériel est endommagé, les dossiers papier ont été touchés, la salle d’attente est inutilisable.
Votre priorité absolue reste la sécurité :
De nombreux contrats multirisques ou assurances professionnelles couvrent non seulement les dégradations matérielles, mais aussi certains coûts annexes (remise en état, relogement temporaire, location de matériel de remplacement).
La prise en charge par le régime des catastrophes naturelles suit une procédure précise :
L’indemnisation couvre en principe les dégâts causés aux biens assurés (local, matériel, aménagements), sous réserve de franchises. Mais, elle peut aussi être complétée par votre garantie perte d’exploitation si elle est prévue au contrat.
Parallèlement à l’assurance, vous pouvez solliciter :
Ces aides ne remplacent pas une bonne assurance, mais elles peuvent constituer un coup de pouce de trésorerie pour absorber les franchises, financer un déménagement ou acheter du matériel de remplacement.
Une crise, même violente, peut aussi devenir un révélateur de faiblesses structurelles : dépendance à un seul type de patients, absence de solutions numériques, surinvestissement dans des équipements peu amortis, etc. La vraie résilience consiste à transformer ces constats en décisions concrètes.
Sans sortir du cadre conventionnel, plusieurs leviers permettent de mieux répartir vos revenus :
À côté de l’activité conventionnée, certains cabinets choisissent aussi de développer des prestations hors nomenclature (prévention, activité physique adaptée, accompagnement en entreprise) dans le respect des règles déontologiques et fiscales. Ici encore, un échange approfondi avec un expert-comptable spécialisé santé est précieux pour évaluer la rentabilité réelle de ces axes.
Les kinés peuvent bénéficier de certains forfaits d’aide à la modernisation et à l’informatisation (FAMI), pour partie conditionnés à l’équipement en télésanté et à l’utilisation d’outils numériques.
En pratique, ces aides contribuent à financer :
Investir dans ces outils avant la crise vous donne un avantage décisif pour maintenir une activité minimale en cas de fermeture du cabinet ou de limitation du présentiel.
Un cabinet qui traverse une crise mais ne communique pas donne l’impression de « disparaître ». Or la confiance des patients se joue aussi à ce moment-là.
Votre stratégie de communication de crise peut rester simple, mais doit être prête à l’emploi :
L’objectif n’est pas de « faire du marketing » pendant une catastrophe, mais de garder le lien avec vos patients et de leur montrer que vous êtes organisé, fiable et soucieux de leur continuité de soins.
Une fois l’urgence passée, la tentation est forte de « refermer le dossier » et de retourner à la routine. Pourtant, c’est précisément le moment où vous pouvez transformer cet épisode en levier d’amélioration durable.
Avec votre expert-comptable, il est utile de faire un bilan chiffré de la crise :
Avec votre comptable spécialisé dans les professions de santé libérales, il est utile de faire un bilan chiffré de la crise. Évolution du chiffre d’affaires sur la période, impact sur la trésorerie, niveau de dettes avant / après, niveau de dépendance à certains prescripteurs, efficacité réelle des aides mobilisées (URSSAF, CPSTI, aides régionales, assurance).
La crise peut servir d’argument pour renégocier certains contrats :
Si vous aviez un PCA, c’est le moment de l’actualiser : qu’est-ce qui a fonctionné ? Qu’est-ce qui a été inutile ou manquait ?
Si vous n’en aviez pas, l’expérience vécue constitue une base concrète pour en rédiger un. En vous inspirant des guides officiels sur la continuité d’activité publiés par les autorités sanitaires et par le gouvernement.
Vous pouvez, par exemple, formaliser :
Un cabinet de kinésithérapie libéral français peut survivre à une chute brutale de revenus à condition de ne pas compter uniquement sur la chance ou sur les aides publiques. La résilience repose sur :
Alors, comment allez-vous transformer concrètement votre cabinet de kinésithérapie pour qu’il devienne, lui aussi, plus résilient, mieux organisé et véritablement « anti-fragile » face aux prochaines crises ?
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