Fertilité kiné : l'accompagnement des couples dans leur parcours
11 octobre 2024 - Pathologies
L’épitrochléite, plus communément appelée « golf elbow », est une tendinopathie affectant les tendons des muscles épitrochléens, situés sur la face interne du coude. Bien que moins fréquente que l’épicondylite, elle peut causer des douleurs chroniques et un handicap significatif. Comment prendre en charge un golf elbow ? Quel traitement mettre en place pour traiter l’épitrochléite en kiné ? 🔎 Réponse dans cet article !
L’épitrochléite, communément appelée « golf elbow » ou épicondylite médiale, est une tendinopathie qui affecte les tendons des muscles épitrochléens, c’est-à-dire les muscles qui s’insèrent sur l’épitrochlée, une proéminence osseuse située sur la face interne (médiale) de l’humérus, au niveau du coude. Plus précisément, elle concerne l’insertion des muscles fléchisseurs et pronateurs du poignet et des doigts.
L’articulation du coude est une structure complexe impliquant l’humérus, le radius et l’ulna. L’épitrochlée, une proéminence osseuse médiale de l’humérus, sert d’insertion commune aux muscles suivants :
La synergie de ces muscles permet les mouvements de flexion du poignet et des doigts, ainsi que la pronation de l’avant-bras. Les contraintes répétées ou excessives appliquées à ces tendons, notamment lors de mouvements de flexion et de pronation contrariée, peuvent entraîner des microtraumatismes, une inflammation locale et une dégénérescence progressive du tendon (tendinose).
Lors du traitement en kiné, les symptômes cliniques de l’épitrochléite sont principalement dominés par la douleur, qui présente plusieurs caractéristiques. Elle est typiquement localisée sur la face interne du coude, précisément au niveau de l’épitrochlée, la proéminence osseuse où s’insèrent les tendons des muscles fléchisseurs et pronateurs du poignet et des doigts. Cette douleur est souvent décrite comme vive, voire lancinante, et elle est exacerbée par la palpation directe de l’épitrochlée. Un signe clinique important est l’augmentation de la douleur lors de la réalisation de mouvements spécifiques, notamment :
Ces mouvements mettent en tension les tendons affectés et reproduisent la douleur caractéristique de l’épitrochléite. Dans certains cas, la douleur peut irradier le long de la face interne de l’avant-bras, voire jusqu’à la main, suivant le trajet des muscles et des tendons concernés.
Outre la douleur, les patients peuvent également ressentir une sensation de raideur au niveau du coude, surtout le matin au réveil ou après une période d’inactivité. Cette raideur peut limiter l’amplitude des mouvements du coude et du poignet. Une diminution de la force de préhension, c’est-à-dire la force avec laquelle on serre un objet dans la main, est également un symptôme fréquent, reflétant l’atteinte des muscles fléchisseurs du poignet et des doigts.
Dans les cas plus prononcés, un œdème local (gonflement) et une sensation de chaleur peuvent être présents au niveau de l’épitrochlée, témoignant d’une inflammation plus importante. Il est important de noter que l’apparition des symptômes est souvent progressive, survenant à la suite de sollicitations répétées ou d’efforts excessifs, mais elle peut aussi être plus brutale après un effort inhabituel ou un traumatisme mineur.
Le diagnostic de l’épitrochléite repose avant tout sur un examen clinique minutieux. L’objectif est de reproduire les symptômes du patient afin de confirmer l’atteinte des tendons épitrochléens.
L’imagerie médicale n’est généralement pas nécessaire au diagnostic initial d’une épitrochléite typique. Cependant, elle peut être utile dans certains cas : en cas de doute diagnostique, lorsque les symptômes persistent malgré un traitement conservateur bien conduit, ou en cas de suspicion de lésions associées, comme une rupture tendineuse partielle ou une atteinte osseuse.
L’échographie est l’examen de première intention : elle permet de visualiser les tendons et de détecter d’éventuelles anomalies telles qu’un épaississement, une désorganisation des fibres tendineuses (tendinose), voire une rupture partielle. L’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) est un examen plus précis, mais moins accessible en première intention. Elle permet une évaluation plus fine des tissus mous, notamment des tendons, des muscles et des ligaments, et peut révéler des lésions plus subtiles. La radiographie, quant à elle, est principalement utilisée pour exclure une pathologie osseuse, comme une fracture ou de l’arthrose.
Le traitement de l’épitrochléite est majoritairement conservateur et la kinésithérapie en est la pierre angulaire.
Phase aiguë (gestion de la douleur et de l’inflammation) :
La phase de rééducation est cruciale pour une guérison complète et durable de l’épitrochléite. Elle intervient après la phase aiguë de gestion de la douleur et de l’inflammation. L’objectif principal est de restaurer la fonction normale du coude, du poignet et des muscles impliqués, tout en prévenant les récidives. Cette phase doit être progressive et individualisée, en tenant compte de l’état du patient, de la sévérité de la blessure et de ses objectifs fonctionnels.
La thérapie manuelle occupe une place importante dans la rééducation de l’épitrochléite. Les massages transverses profonds (MTP), appliqués directement sur les tendons épitrochléens, visent à mobiliser les fibres tendineuses, à améliorer la vascularisation locale et à favoriser la cicatrisation. Il est essentiel de réaliser les MTP avec précision et progressivité, en respectant la tolérance du patient, afin d’éviter d’aggraver l’inflammation. Les mobilisations articulaires, quant à elles, ciblent les articulations du coude, du poignet et des doigts. Elles permettent de restaurer une mobilité optimale et de prévenir les raideurs articulaires. Enfin, les techniques de relâchement myofascial, appliquées sur les muscles de l’avant-bras, du bras et de l’épaule, permettent de libérer les tensions musculaires et fasciales qui peuvent contribuer à la douleur et à la limitation fonctionnelle.
Les exercices thérapeutiques constituent un autre pilier de la rééducation. Ils sont introduits progressivement, en commençant par des exercices doux et peu contraignants, puis en augmentant progressivement l’intensité et la complexité. Les étirements doux et progressifs des muscles fléchisseurs et pronateurs du poignet sont essentiels pour améliorer la souplesse et réduire les tensions tendineuses. Le renforcement musculaire est également primordial pour restaurer la force et l’endurance des muscles impliqués. On commence généralement par des exercices isométriques, c’est-à-dire des contractions musculaires sans mouvement articulaire.
Ces exercices permettent d’activer les muscles sans les solliciter excessivement. Ensuite, on introduit les exercices excentriques, qui consistent en des contractions musculaires pendant l’allongement du muscle. Les exercices excentriques sont particulièrement efficaces pour la rééducation tendineuse, car ils stimulent la production de collagène et renforcent la structure du tendon. Il est important de les réaliser avec une charge progressive et une technique rigoureuse pour éviter les blessures. Enfin, les exercices concentriques, qui consistent en des contractions musculaires pendant le raccourcissement du muscle, sont introduits en dernier lieu.
Voici un exemple de progression d’exercices, à adapter en fonction du patient :
🤔 Quels sont vos conseils pour traiter l’épitrochléite en kiné qui contrairement à ce que l’on pense ne touche pas que les joueurs de golf !
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