Physiothérapie et kinésithérapie : quelle différence ?
2 mai 2024 - Installation en libéral
Vous souhaitez devenir kiné en libéral et rejoindre un cabinet déjà existant sans en être le propriétaire ? C’est possible, et même très courant. Trois statuts s’offrent à vous pour démarrer : remplaçant, assistant libéral ou collaborateur libéral. Pour un jeune kiné en libéral, ces statuts permettent de débuter dans un cabinet sans acheter immédiatement de patientèle ni investir dans des locaux. En revanche, ils n’offrent ni les mêmes droits, ni les mêmes contraintes, ni les mêmes perspectives d’évolution. Avant de signer quoi que ce soit, il est donc essentiel de comprendre ce que recouvre chaque statut : comment vous facturez, à qui appartient la patientèle, quels sont vos frais, et ce que cela change pour votre avenir de kiné en libéral.
Le remplacement libéral est souvent le premier pas pour un jeune kiné en libéral. Il permet de se familiariser avec l’activité de cabinet (agenda, relation patient, facturation, travail en équipe) sans supporter les frais fixes de structure.
Pour être remplaçant, il faut être masseur-kinésithérapeute diplômé d’État, inscrit au tableau de l’Ordre et couvert par une assurance Responsabilité Civile Professionnelle (RCP) adaptée à l’exercice libéral.
Le contrat de remplacement doit préciser au minimum. La période de remplacement, le pourcentage de rétrocession et ses modalités de versement, les conditions d’exercice (horaires, domiciles, accès au plateau technique) ainsi que l’existence ou non d’une clause de non-concurrence. L’Ordre propose des modèles qui peuvent servir de base et sécuriser les deux parties.
Pour en savoir plus : ➡️ Remplacement kiné : trouver le bon remplaçant pour son cabinet
Le statut d’assistant libéral s’adresse au kiné en libéral qui souhaite s’inscrire dans la durée dans un cabinet, tout en évitant de supporter seul les frais de structure. Contrairement au remplaçant, l’assistant exerce en même temps que le titulaire, aux côtés de lui ou d’autres kinés, sur une patientèle déjà existante.
Comme tout kiné en libéral, l’assistant doit être titulaire du DE de masseur-kinésithérapeute, inscrit à l’Ordre et bénéficiaire d’une RCP couvrant son exercice libéral.
Un point clé distingue l’assistanat des autres statuts : l’assistant travaille principalement sur la patientèle du titulaire. En contrepartie de l’accès à cette patientèle déjà constituée, il ne développe pas réellement une patientèle personnelle autonome. C’est ce qui fait de l’assistanat un statut intéressant pour se stabiliser en tant que kiné en libéral. Mais il moins adapté si l’objectif est à moyen terme de reprendre ou de déplacer sa patientèle.
Le Code de la santé publique encadre aujourd’hui partiellement le Contrat d’Assistanat Libéral (CAL). Vous pouvez le conclure à durée déterminée ou indéterminée. Vous devez le renégocier au moins tous les quatre ans et le transmettre au Conseil départemental de l’Ordre.
Pour le reste, le contenu du contrat reste en grande partie librement négocié : montant et mode de calcul de la redevance, conditions d’exercice (jours, horaires, domiciles, accès au plateau technique), congés, modalités de rupture, éventuelle clause de non-concurrence.
Concrètement, cela signifie que pour un kiné en libéral assistant, le contrat est à la fois un cadre protecteur et une zone de vigilance. Relisez-le avec soin, demandez des explications sur chaque clause financière ou géographique et vérifiez sa compatibilité avec la déontologie (proportion de la redevance, interdiction excessive de s’installer ailleurs, etc.).
La grande différence avec le collaborateur libéral est donc la suivante. L’assistant profite de la structure et de la patientèle du cabinet, mais ne construit pas vraiment une patientèle qui lui appartienne. Le collaborateur, lui, est justement là pour développer sa propre activité avec le masseur-kiné titulaire les clauses du contrat. Prêtez donc une attention toute particulière à chaque clause avant de signer. Elles doivent obligatoirement respecter les règles de déontologie de la profession.
Le statut de collaborateur libéral vise le kiné en libéral qui souhaite développer sa propre patientèle, en s’appuyant sur la structure d’un cabinet existant. C’est souvent un tremplin vers une reprise de patientèle ou une association.
Comme l’assistant, le collaborateur est libéral, diplômé, inscrit à l’Ordre et assuré en RCP.
Le CCL doit au minimum préciser la durée (CDD, CDI), les modalités de redevance, les conditions d’exercice (jours, créneaux, domiciles, accès au plateau technique), les modalités de rupture (préavis, obligations réciproques), ainsi que les dispositions concernant la patientèle et une éventuelle reprise de cabinet. Pour un kiné en libéral qui se projette à moyen terme, c’est un document stratégique.
En résumé, ces trois statuts n’ont pas le même rôle dans votre parcours de kiné en libéral :
Votre choix dépendra de votre projet : tester plusieurs zones, vous poser dans un cabinet précis, reprendre une patientèle ou non, accepter ou non un certain niveau de risque financier et de charges.
Dans tous les cas, un réflexe de base pour un kiné en libéral. Ne jamais signer un contrat sans l’avoir lu en détail, sans avoir compris le calcul de la redevance, la portée des clauses de non-concurrence et les conséquences d’une éventuelle rupture. C’est souvent ce premier contrat qui façonne vos premières années d’exercice… et parfois la suite de votre carrière.
Et vous, quel statut avez-vous choisi lors de vos débuts en tant que masseur-kiné libéral ? Auriez-vous des conseils à donner aux nouveaux MKDE ? Partagez votre expérience en commentaire !
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