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Les nouveaux métiers indépendants qui s’ouvrent aux kinés : expert judiciaire, formateur, consultant sport ou santé

La kinésithérapie libérale reste d’abord et avant tout un métier de soin, de rééducation et d’accompagnement. Mais aujourd’hui, de plus en plus de kinés choisissent de ne pas s’y limiter. Ils s’ouvrent à de nouveaux métiers indépendants, complémentaires au cabinet : expert judiciaire, formateur, consultant sportif ou encore conseiller en santé. Ces activités ne remplacent pas le soin, elles en révèlent d’autres facettes : transmettre son savoir, participer à l’innovation, élargir son champ d’action et renforcer la reconnaissance de la profession. Découvrons ensemble comment ces missions parallèles s’inscrivent dans la loi, combien elles rapportent, et surtout ce qu’elles apportent à la carrière d’un kiné.

Le kinésithérapeute est une profession de santé réglementée (article L.4321-1 du Code de la santé publique). Son activité principale reste le soin, mais le Code de déontologie (articles R.4321-63 à R.4321-93 CSP) autorise explicitement la participation à des missions d’enseignement, de formation, d’expertise ou de conseil.

L’article R.4321-86 du CSP stipule que le kiné peut « participer à des actions d’éducation, de formation, d’enseignement et de recherche », tandis que l’article R.4321-87 précise qu’il peut « donner des consultations, effectuer des expertises, participer à des travaux scientifiques », sous réserve de respecter l’indépendance professionnelle et le secret médical.

En résumé : oui, les kinés peuvent exercer de nouveaux métiers indépendants, tant qu’ils respectent les règles déontologiques et déclarent leurs revenus.

L’expertise judiciaire : un nouveau métier indépendant reconnu par la justice

L’expert judiciaire est un professionnel inscrit sur une liste dressée par chaque Cour d’appel, conformément à la loi n°71-498 du 29 juin 1971 et au décret n°2004-1463 du 23 décembre 2004 relatif aux experts judiciaires. Pour un kinésithérapeute, cette mission consiste à intervenir dans les dossiers où l’évaluation fonctionnelle d’un patient est nécessaire : séquelles post-traumatiques, perte de mobilité, capacité de reprise du travail.

Les honoraires des experts ne sont pas fixés par barème national mais déterminés par le juge selon la nature et la durée de la mission (référence : article 284 du Code de procédure civile). Dans la pratique, les compagnies d’experts rapportent des rémunérations allant de 90 à 150 € de l’heure.

👀 Bon à savoir : pour devenir expert judiciaire, il faut constituer un dossier solide auprès de la Cour d’appel, avec justificatifs de compétences, CV détaillé et attestations de probité. Une réinscription est obligatoire tous les 5 ans.

La formation : un métier indépendant pour transmettre et valoriser l’expérience

La transmission des savoirs fait partie des nouveaux métiers indépendants les plus accessibles. Les kinés peuvent :

En matière de rémunération, les vacataires en IFMK perçoivent en moyenne entre 40 et 60 € brut de l’heure (source : Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie – FNEK). Pour la formation continue, les tarifs journaliers constatés oscillent entre 600 et 1 000 €, selon la spécialité et l’expérience du formateur.

Cette activité s’inscrit parfaitement dans le cadre légal défini par le CSP et permet de diversifier son quotidien professionnel. Elle offre aussi une reconnaissance supplémentaire, puisque le kiné devient un acteur direct de la montée en compétence de la profession.

💡 À noter : pour enseigner en IFMK, un master en pédagogie de la santé est souvent recommandé, même si ce n’est pas toujours obligatoire. Pour la formation continue, il faut être enregistré en tant qu’organisme de formation auprès de la DREETS.

Le consulting sportif : un nouveau métier indépendant au cœur de la performance

Dans le domaine du sport, les kinésithérapeutes disposent d’une expertise très recherchée. En tant que consultants, ils peuvent accompagner des clubs amateurs ou professionnels, des fédérations ou des collectivités. Leur rôle couvre la prévention des blessures, l’accompagnement post-traumatique, l’optimisation de la préparation physique et le conseil en ergonomie des infrastructures sportives.

Le Ministère des Sports a souligné dans son rapport 2024 sur la professionnalisation du secteur la nécessité d’un encadrement médical renforcé, notamment avec les grands événements comme les JO 2024. Pour les kinés, les opportunités sont réelles : certaines missions ponctuelles sont facturées entre 300 et 800 € la journée, tandis que des contrats annuels avec des clubs peuvent représenter plusieurs milliers d’euros.

L’intérêt de ce métier indépendant réside dans sa compatibilité avec l’activité libérale. Un kiné peut ainsi consulter dans un club deux soirs par semaine ou le week-end, tout en poursuivant son activité principale au cabinet.

‼️ Il n’existe pas de diplôme obligatoire pour devenir consultant sportif. Cependant, des DU (Diplôme universitaire) en kinésithérapie du sport ou en préparation physique renforcent la crédibilité et facilitent les contrats avec des clubs.

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Le conseil en santé : un métier indépendant tourné vers l’innovation et la prévention

Les kinésithérapeutes peuvent également intervenir en tant que consultants santé auprès d’entreprises, de mutuelles ou de startups de la medtech. Leur expertise est particulièrement précieuse pour la prévention des troubles musculosquelettiques (TMS), qui représentent la première cause de maladies professionnelles en France, avec plus de 87 % des maladies professionnelles reconnues en 2022 (Rapport annuel 2023 de l’Assurance Maladie – Risques professionnels).

Ils peuvent aussi participer à la conception de dispositifs médicaux, accompagner des projets de télésanté ou conseiller des assureurs dans la mise en place de programmes de prévention.

La rémunération, très variable, se situe généralement entre 500 et 1 200 € par jour en indépendant, avec des montants plus élevés dans les cabinets de conseil spécialisés.

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Les nouveaux métiers indépendants : diversification, reconnaissance et équilibre

Ces nouveaux métiers indépendants ne sont pas une alternative au soin, mais un complément qui valorise et enrichit la profession. Ils permettent de diversifier ses revenus, d’éviter la monotonie, de développer de nouvelles compétences et de renforcer la reconnaissance sociale du rôle du kiné.

Selon l’Ordre national des kinésithérapeutes, une part significative des professionnels (environ 15 à 20 %) exerce déjà une activité parallèle, notamment en formation et en expertise. La tendance devrait se renforcer dans les prochaines années avec l’essor de la prévention et de l’innovation.

En 2025, le véritable enjeu n’est plus de se demander si les kinés peuvent explorer ces métiers, mais comment les intégrer intelligemment pour construire une carrière plus riche, plus équilibrée et plus reconnue. Alors ce projet vous intéresse ? Vous le pratiquez déjà ? Dites nous en plus ! ⤵️

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