Prévoyance kiné libéral : pourquoi et comment choisir un contrat de prévoyance ?
16 septembre 2024 - Comptabilité et fiscalité
Aujourd’hui, la retraite des kinés libéraux dépend entièrement du système par répartition. Un système solidaire, oui, mais fragilisé par la démographie, les réformes successives et les incertitudes économiques. Face à ça, la FFMKR propose une vraie alternative : un dispositif de capitalisation, collectif et facultatif, géré par la CARPIMKO. L’idée ? Permettre à chaque kiné de se constituer une épargne retraite solide, à son rythme, sans remettre en cause le modèle solidaire. Zoom dans cet article !
Contrairement à certaines idées reçues, il ne s’agit ni d’une privatisation, ni d’un remplacement des régimes obligatoires. C’est une option supplémentaire, ouverte à tous les kinés qui souhaitent aller plus loin pour sécuriser leur retraite.
Aujourd’hui, la retraite d’un kiné libéral repose sur trois régimes obligatoires :
| Régime | Montant moyen annuel (estimation) | Observations |
|---|---|---|
| Régime de base CNAVPL | ~8 000 € | Plafonné, solidaire, en baisse constante |
| Régime complémentaire Carpimko | ~5 000 € | Dépend des points acquis (valeur du point = 26,07 € en 2025) |
| ASV (Avantage Social Vieillesse) | ~4 000 € | Co-financé par l’Assurance Maladie, instable politiquement |
Résultat : la pension moyenne d’un kiné retraité aujourd’hui se situe autour de 17 000 à 18 000 € par an, soit moins de 1 500 € bruts par mois.
Et avec l’allongement de la durée de cotisation, la baisse du nombre d’actifs et les tensions budgétaires, les projections pour les générations futures ne sont pas encourageantes.
La capitalisation permettrait d’ajouter une brique solide à ce socle fragilisé, sans déséquilibrer le système.
La CAVP (Caisse d’Assurance Vieillesse des Pharmaciens) a mis en place un régime supplémentaire de retraite par capitalisation… en 1962 !
Aujourd’hui, plus de 94 % des pharmaciens libéraux y adhèrent, et la rente complémentaire qu’ils perçoivent représente jusqu’à 40 % de leur retraite globale.
La CARPIMKO gère aujourd’hui plus de 10 milliards d’euros d’actifs, avec une performance jugée supérieure à la moyenne des régimes autonomes, selon la Cour des comptes (rapport 2024).
Du 24 juin au 8 juillet 2025, vous pouvez voter pour élire vos représentants au sein de la CARPIMKO. Ce sont eux qui prendront les décisions sur vos cotisations, vos droits, vos pensions. Et ce projet de capitalisation dépend de leur orientation.
🔐 Étapes pour voter :
Très probablement, oui. L’avantage ici, c’est l’effet de masse et la gestion sans but lucratif : pas de commission d’assureur, pas de frais cachés, pas de produit « packagé » à vendre. L’intégration dans la CARPIMKO permet aussi une gestion plus prudente et plus stable, avec une logique collective : vos intérêts passent avant la rentabilité commerciale.
Parce qu’il faut une volonté politique et syndicale forte pour faire bouger les lignes à la CARPIMKO. La FFMKR propose cette mesure depuis plusieurs années, mais elle n’a pas été portée par la majorité sortante. Le lancement d’un tel dispositif nécessite d’être porté par des représentants élus, avec un mandat clair. C’est justement l’objet de ce vote.
Le cadre reste celui de la CARPIMKO, une caisse autonome. Mais si les professionnels ne s’emparent pas de leur propre avenir, des décisions pourraient être prises sans concertation, voire recentralisées. Conserver notre autonomie passe par une implication massive des kinés dans les élections de la caisse. La FFMKR défend précisément cette indépendance.
Oui, mais différemment. La capitalisation fonctionne mieux sur le long terme, mais peut aussi servir d’outil d’optimisation fiscale et successorale pour les kinés en fin d’activité. Par exemple : épargner sur les dernières années d’exercice permet de transformer une partie de vos revenus professionnels en rente, avec fiscalité plus douce, ou en rente réversible pour votre conjoint.
Pour l’instant, cette proposition émane exclusivement de la FFMKR, et ne figure pas dans les programmes des autres listes. Cela dit, si le vote FFMKR est majoritaire, le projet pourra devenir une priorité dans le pilotage de la CARPIMKO. Le rapport de force est donc déterminant.
Oui. La souplesse est un point central du projet. Contrairement à un contrat d’assurance privé, vous pourriez adapter le montant ou suspendre les cotisations sans pénalité, en cas de congé maternité, baisse d’activité, changement d’installation ou autre aléa. C’est ce qui en fait une solution libérale-friendly.
La capitalisation collective n’a rien à voir avec une gestion individuelle spéculative. Les placements seraient pilotés avec une stratégie multi-actifs prudente, étalée dans le temps, avec des mécanismes d’amortissement. Ce n’est pas un placement en actions pures, et la priorité est la sécurité à long terme, pas le rendement instantané.
C’est une vraie question. Mais aujourd’hui, les leviers de revalorisation des régimes obligatoires sont limités : les budgets sont contraints, la démographie joue contre vous, et l’équilibre des caisses est déjà fragile. La capitalisation, en parallèle, permet d’agir sans alourdir les cotisations obligatoires, et sans dépendre uniquement des choix politiques.
💡Alors, que pensez-vous de ce projet ? Y êtes-vous favorable ? Dites-nous en commentaire.
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