Kiné en France : répartition et chiffres clés 2025
3 octobre 2024 - Actualités

PLFSS 2026, maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP)… En quelques années, ces sigles sont devenus le quotidien de votre exercice libéral. Derrière eux se joue pourtant quelque chose de très concret : la façon dont vous allez pouvoir exercer votre métier de kinésithérapeute libéral dans les années qui viennent. Notamment si vous travaillez ou envisagez de travailler en maison de santé pluriprofessionnelle. Alors que le PLFSS 2026 est en cours de discussion au Parlement et que les MSP sont au cœur du futur réseau « France Santé », il est utile de prendre un temps de recul : qu’est-ce qu’exercer en MSP change réellement pour un kiné ? Et en quoi l’enchaînement PLFSS 2025 / PLFSS 2026 rebat-il (ou non) les cartes ?
Le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) fixe chaque année les grandes enveloppes de dépenses de santé (ONDAM) ainsi que des mesures d’organisation du système de soins. L’annexe 5 du PLFSS 2026, présentée le 14 octobre 2025, confirme une progression modérée des dépenses de santé et insiste sur la recherche d’efficience dans l’ambulatoire.
Plusieurs dispositions débattues autour du PLFSS 2026 concernent directement l’environnement des MSP :
Parallèlement, un sous-amendement au PLFSS 2026 adopté à l’Assemblée nationale prévoit que les accords conventionnels relatifs aux MSP soient signés par les seules organisations représentatives des MSP au niveau national. Cela est interprété comme une reconnaissance particulière d’AVECsanté, réseau d’équipes de soins primaires.
Plusieurs syndicats de libéraux de santé (dont la FFMKR via l’intersyndicale Libéraux de Santé) contestent ce dispositif, estimant qu’il écarte les syndicats professionnels des négociations ACI-MSP et modifie l’équilibre conventionnel.
Ainsi, le PLFSS 2026 renforce le rôle des MSP dans la politique de santé. Tout en reconfigurant la gouvernance conventionnelle de ces structures.
Les cahiers des charges régionaux des MSP (publiés par les ARS et régulièrement mis à jour jusqu’en 2025) décrivent de manière assez homogène ce que doit être une maison de santé pluriprofessionnelle.
Une MSP repose en général sur :
Pour un kinésithérapeute, exercer dans ce cadre implique notamment :
Les travaux de la DREES montrent, du côté des médecins généralistes, que l’exercice en MSP est associé à une plus grande disponibilité pour les patients, notamment en termes de délais de rendez-vous et d’organisation de la réponse aux demandes. Plusieurs analyses de l’IRDES et d’équipes régionales (FEMASIF, Fécop, AVECsanté) suggèrent que les MSP peuvent contribuer à améliorer l’accès aux soins de premier recours dans les territoires sous-dotés, même si les effets varient selon le contexte local.
Les forfaits ACI MSP constituent un volet important de la rémunération de l’équipe, en complément des actes individuels. Ils rémunèrent, par exemple, :
Le sous-amendement au PLFSS 2026 sur l’ACI-MSP prévoit que les organisations représentatives des MSP au niveau national, signent désormais l’accord, remplaçant ainsi les syndicats professionnels de chaque profession de santé dans ce rôle.
Les organisations de libéraux de santé y voient une évolution de la représentativité conventionnelle :
Dans ce contexte, lorsqu’un kiné exerce en MSP, la gouvernance interne de la SISA ou de l’association porteuse structure directement son quotidien. Ce sont ces instances qui répartissent les forfaits, décident des financements de postes (coordination, secrétariat, référents qualité) et définissent la manière dont l’équipe répond aux objectifs fixés par l’ACI. En second lieu, par le PLFSS 2026.
Le PLFSS 2026 s’inscrit dans la continuité de plusieurs textes récents qui renforcent l’exercice coordonné et expérimentent de nouvelles modalités d’accès aux soins.
Le décret n° 2024-618 du 27 juin 2024 et l’arrêté du 6 juin 2025 ont ouvert une expérimentation de cinq ans permettant aux masseurs-kinésithérapeutes participant à une CPTS d’exercer sans prescription médicale dans une liste de départements.
Les modalités principales sont les suivantes :
Les ARS (par exemple l’ARS Occitanie en octobre 2025) rappellent que cette expérimentation concerne les kinés inscrits dans une CPTS et que les structures de type MSP peuvent y participer si elles s’intègrent à cette organisation territoriale.
Pour un kiné exerçant en MSP adossée à une CPTS, l’accès direct s’insère donc dans une logique de parcours coordonné, avec des protocoles définis à l’échelle de la communauté territoriale.
Un amendement au PLFSS 2026 décrit le projet de réseau France Santé, visant à garantir une offre de soins à proximité, autour de structures identifiées capables d’assurer une prise en charge dans les 48 heures lorsque l’état de santé du patient le nécessite.
Certains commentaires spécialisés soulignent que ce réseau pourrait impliquer :
Dans cette perspective, une MSP apparaît comme l’un des lieux possibles de mise en œuvre concrète des objectifs portés par le PLFSS 2026. Accès aux soins non programmés, articulation avec les hôpitaux, actions de prévention, organisation des parcours de patients chroniques.
Les retours de terrain, les guides des ARS et les positions des organisations professionnelles permettent d’identifier plusieurs points que les kinésithérapeutes examinent fréquemment lorsqu’ils envisagent de rejoindre ou de créer une MSP.
Avant l’entrée dans la structure, le projet de santé est souvent analysé sous plusieurs angles :
Ce document conditionne souvent l’éligibilité de la MSP aux financements ACI, eux-mêmes inscrits dans l’architecture définie par le PLFSS 2026.
Sur le plan organisationnel, plusieurs éléments reviennent régulièrement dans les analyses :
Dans le contexte du PLFSS 2026, qui renforce le rôle des organisations représentatives de MSP dans les ACI. Ces structures de gouvernance interne pourraient influencer plus directement la façon dont elles associent les kinés aux décisions.
L’exercice en MSP inclut généralement :
Plusieurs rapports (IGAS, DREES, HCFEA) soulignent que ces dimensions organisationnelles peuvent améliorer l’accessibilité et la continuité des soins. Mais, elles représentent aussi une charge de travail supplémentaire, qui n’est pas toujours intégralement couverte par les forfaits existants.
Enfin, certains éléments du PLFSS 2026 peuvent être pris en compte dans la réflexion sur l’exercice en MSP :
En 2025, exercer en Maison de santé pluriprofessionnelle en tant que kinésithérapeute signifie évoluer dans un environnement marqué par les PLFSS. Le PLFSS 2026, en particulier, influence une partie du cadre financier et organisationnel de votre exercice. Les MSP se trouvent au croisement de plusieurs dynamiques. La structuration des soins de proximité, les accords interprofessionnels et l’expérimentation de nouvelles organisations territoriales.
Dans ce contexte, quelle place souhaitez-vous donner à votre exercice en MSP dans les prochaines années ? Comment souhaitez-vous faire évoluer les MSP, les ACI et le futur réseau France Santé afin de renforcer la reconnaissance et l’intégration de votre rôle de kinésithérapeute ? De quelle manière envisagez-vous de participer aux choix locaux (projet de santé, gouvernance, organisation des parcours) afin d’anticiper les effets du PLFSS et du PLFSS 2026 sur votre pratique quotidienne ?
13 juin 2025 - Actualités