PEACE & LOVE kiné pour les blessures sportives
27 janvier 2023 - Kinésithérapie du sport
Plusieurs dizaines de milliers d’opérations du ligament croisé antérieur (LCA) sont pratiquées chaque année en France. Et le nombre de rupture du LCA est encore plus élevé, car de nombreuses personnes ne sont pas opérées. Dans les cabinets de kinésithérapie, des patients avec rupture du LCA non opéré sont souvent reçus. La rééducation est alors débutée. Certains sont sûrs de vouloir se faire opérer et attendent la date de l’opération. D’autres optent pour la rééducation sans opération. Et enfin, une dernière catégorie est hésitante : dois-je me faire opérer ? Quels avantages et inconvénients ? Sur quels critères choisir ? Les kinés font partie des interlocuteurs en première ligne pour guider les patients dans leur réflexion vis-à-vis de l’opération.
Suite à une torsion violente du genou, des lésions du LCA (Ligament Croisé Antérieur) peuvent survenir, provoquant une instabilité de l’articulation. Une rupture du ligament croisé antérieur (LCA) se produit lorsque le ligament est étiré ou déchiré. Cela peut se produire à la suite d’un mouvement violent ou inattendu, comme un changement de direction brusque, un saut ou un coup de pied. Les athlètes qui pratiquent des sports à impact élevé, tels que le football ou le ski, sont plus à risque de subir une telle blessure.
Les patient(e)s réalisent généralement une IRM pour objectiver la lésion et vérifier si d’autres structures anatomiques sont atteintes. Le docteur, après consultation, peut décider d’une intervention par arthroscopie pour la reconstruction du ligament. Cette opération du LCA peut parfois s’avérer nécessaire.
Les résultats des différents examens sont le plus souvent montrés à un chirurgien orthopédique. Il discute avec le patient de l’intérêt d’un traitement chirurgical ou conservateur. À l’issu du rendez-vous, une date d’opération est fixée, ou non. Dans ce cas là, des séances de kiné sont prescrites, pour voir ce que donne le traitement conservateur.
Il existe deux grands types de techniques opératoires pour le LCA :
Lors d’une opération du LCA, l’anesthésiste intervient pour assurer le confort pendant cette chirurgie. Le chirurgien effectue un prélèvement de tendons et un examen des éventuelles lésions des ménisques. Après l’opération, l’attelle et un pansement sont mis en place. Les suites opératoires peuvent inclure une hospitalisation courte, la vigilance pour éviter phlébite ou fracture du fémur.
Le choix d’une opération plutôt qu’une autre (parmi celles-ci, mais aussi d’autres) dépend du type de lésion mais aussi des habitudes de pratique des chirurgien(ne)s consultés. Les recommandations émanant d’expert(e)s de la chirurgie du LCA indiquent que le choix du type d’opération doit être individualisé en fonction des caractéristiques de chaque patient (Diermeier 2020).
Certaines études suivent l’évolution de personnes victimes d’une rupture du LCA opérées ou non opérées. Plusieurs mois ou années après la rupture, les équipes de recherche font passer des examens et des tests pour évaluer si les personnes opérées ont, par rapport à celles non opérées :
Ces études sont un des éléments qui permet de se faire un avis sur l’intérêt de l’opération ou non.
Après une opération du LCA, la rééducation avec un kiné vise le renforcement des muscles avoisinants et la mobilisation progressive de l’articulation. Ces consignes sont cruciales pour retrouver toutes les activités.
Voici les résultats d’une de ces études qui évalue durant le plus longtemps des sportifs et sportives de haut-niveau, jusqu’à 20 ans après l’opération (Yperen 2018).
Une autre étude a suivi pendant 5 ans deux groupes de personnes de 18 à 65 ans, non sportifs et sportives de haut-niveau. Chez les personnes qui avaient décidé de ne pas se faire opérer, 50 % ont tout de même décidé de se faire opérer dans les 5 ans qui ont suivi.
On retrouve des chiffres similaires dans d’autres études.
Qu’en conclure ? Que certaines personnes peuvent être très satisfaites d’un traitement conservateur, qu’elles soient ou non pratiquant(e)s de sport de haut-niveau. Mais que d’autres ne le seront pas et décideront de se faire opérer.
À ce jour, il n’existe pas une liste de critères arrêtée pour conduire au traitement chirurgical plutôt que conservateur. Le fait de pratiquer un sport de haut niveau et d’être pressé de reprendre avec un haut degré de stabilité peut rentrer dans l’équation, mais ce n’est pas un critère absolu.
Même chose pour :
D’où l’intérêt de discuter individuellement avec chaque patient de ces données, pour qu’il ou elle puisse décider au regard de sa propre appréciation du bénéfice/risque dans son cas de l’opération ou du traitement conservateur !
L’opération du LCA, ou ligament croisé antérieur, est une chirurgie orthopédique du genou. Sous anesthésie, le chirurgien remplace le LCA déchiré par un greffon prélevé du patient ou d’un donneur. Des petites incisions sont faites pour insérer les instruments et le greffon. La récupération nécessite physiothérapie et temps.
Après une opération du LCA, la reprise de la marche dépend du protocole chirurgical et des recommandations du chirurgien. En général, la marche avec des béquilles est encouragée dès les premiers jours, progressant vers une marche autonome en quelques semaines. Un suivi médical et kinésithérapique est essentiel pour une récupération optimale.
Après une opération du LCA, la flexion du genou est souvent limitée initialement pour protéger le greffon. Selon le chirurgien et le protocole, une mobilité progressive est autorisée dans les jours ou semaines suivant l’opération. La rééducation avec un kinésithérapeute est cruciale pour retrouver amplitude et force en toute sécurité.
Et vous, discutez-vous avec vos patient(e)s de la pertinence ou non de l’opération dans leur cas ?
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