Créer un espace bien-être en cabinet : astuces pour rester dans le cadre légal et rentable
8 octobre 2025 - Gestion de Cabinet
L’exercice mixte en tant que kiné, en quoi ça consiste ? C’est simple, c’est le fait de combiner une activité salariée et une activité libérale. On vous l’accorde, cette pratique est encore peu répandue en France, mais il attire de plus en plus de masseurs-kinésithérapeutes. Ce mode d’exercice hybride permet de bénéficier à la fois de la stabilité du salariat et de la liberté du libéral. Selon le rapport 2024 du Conseil national de l’Ordre, seuls 2,4 % des kinés exercent en mixte, contre près de 87 % en libéral exclusif. Pourtant, plus de 90 % de ceux qui pratiquent déjà l’exercice mixte kiné déclarent en être satisfaits. Quels sont ses atouts ? Quelles sont les contraintes administratives, fiscales et juridiques ? Et surtout, quels pièges éviter avant de se lancer ?
Aujourd’hui, l’exercice mixte en kinésithérapie reste une exception : la grande majorité des praticiens privilégie le libéral exclusif (87 %) tandis que le salariat pur ne concerne qu’environ 15 % des effectifs. Néanmoins, la tendance évolue, portée par deux profils types :
👉 L’exercice mixte répond donc à une demande croissante de sécurité financière sans sacrifier l’autonomie professionnelle.
Les motivations principales sont liées à la recherche d’équilibre. En variant les contextes d’exercice, le kiné évite la monotonie et enrichit ses compétences. Le salariat offre un cadre collectif, avec la possibilité de travailler en équipe pluridisciplinaire, tandis que le libéral garantit la liberté d’organisation et la possibilité d’entreprendre. L’exercice mixte kiné permet aussi d’assurer une sécurité financière grâce au salaire fixe, tout en profitant de la souplesse et du potentiel de revenus liés au cabinet. Enfin, ce modèle répond aux besoins de nombreux kinés soucieux de leur protection sociale, puisque le statut salarié offre une couverture plus avantageuse en cas d’arrêt maladie ou de maternité.
Dans le secteur privé, le cumul est possible, mais il faut impérativement vérifier son contrat salarié. Certaines clauses d’exclusivité ou de non-concurrence interdisent ou limitent l’activité libérale, surtout si le cabinet est situé à proximité de l’établissement employeur.
Le principe est l’interdiction du cumul. Des dérogations existent, mais elles nécessitent une demande écrite et une autorisation formelle de la direction. Travailler sans cette autorisation expose à des sanctions disciplinaires.
👉 Avant de se lancer, un passage obligé : relire attentivement son contrat et, si besoin, solliciter un juriste spécialisé en droit de la santé.
L’un des plus grands défis de l’exercice mixte kiné, c’est la double affiliation sociale et fiscale :
👉 Exemple concret : un kiné salarié à 80 % qui ne voit que 3 patients en libéral par semaine devra tout de même s’acquitter des cotisations minimales (environ 4 500 à 6 000 € par an).
Résultat : si l’activité libérale est trop faible, l’exercice mixte peut coûter plus qu’il ne rapporte. Cela explique pourquoi de nombreux kinés envisagent l’exercice mixte, mais n’osent pas franchir le pas.

La clé de réussite de l’exercice mixte kiné réside dans une organisation rigoureuse. Les professionnels qui réussissent à équilibrer les deux statuts fixent des plages horaires précises et régulières :
Cette séparation nette permet de rassurer les patients et d’éviter les conflits d’agenda. Elle limite aussi la fatigue et la surcharge mentale, fréquentes lorsque l’on jongle sans cadre établi.
👉 Conseil pratique : utiliser un logiciel de gestion de cabinet kiné pour synchroniser ses créneaux et limiter les rendez-vous manqués.
👉 À ce stade, se faire accompagner par un expert-comptable spécialisé dans les professions de santé est un vrai plus pour éviter les mauvaises surprises.
Les erreurs les plus fréquentes concernent la méconnaissance des obligations légales et fiscales. Certains kinés cumulent sans autorisation dans la fonction publique, s’exposant à des sanctions. D’autres sous-estiment le poids des cotisations libérales et découvrent que leur activité complémentaire leur coûte plus qu’elle ne rapporte. Enfin, un défaut d’organisation du temps ou une méconnaissance de la nomenclature NGAP peut nuire à la qualité des soins comme à la sécurité financière du praticien.
| Critères | Salariat kiné | Libéral kiné | Exercice mixte kiné |
|---|---|---|---|
| Stabilité des revenus | ✅ Fixe (sécurité financière) | ❌ Dépend du nombre de patients | Salaire fixe + revenus variables |
| Protection sociale (arrêt maladie, maternité) | ✅ Couverture avantageuse (CPAM) | ❌ Protection plus faible via CARPIMKO | Mix : meilleure couverture grâce au salariat |
| Cotisations sociales | Déjà prélevées par l’employeur | Charges URSSAF + CARPIMKO (min. 4 500 à 6 000 €/an) | ⚠️ Double affiliation (cotisations minimales à anticiper) |
| Autonomie et liberté d’organisation | ❌ Horaires imposés | ✅ Organisation libre | Autonomie partielle (selon emploi du temps) |
| Potentiel de revenus | Limité au salaire et primes | Illimité selon activité libérale | Variable : dépend du volume libéral |
| Évolution de carrière | Hiérarchie, formations institutionnelles | Développement personnel, spécialisation libre | Combine les deux |
| Charge administrative | Faible | Élevée (facturation, comptabilité, déclarations) | ⚠️ Moyenne à forte (2 statuts à gérer) |
| Qualité de vie | Moins flexible, horaires fixes | Plus de liberté mais forte charge mentale | Bon équilibre si bien organisé |
Et vous, pratiquez-vous l’exercice mixte ? Quels sont vos conseils ?
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